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«Pars !», «Va-t'en !» : les ouvriers en grève demandent le départ du président Loukachenko

En visite à lusine de fabrication de véhicules-tracteurs MZKT de Minsk, Alexander Loukachenko a été interrompu dans son discours par les ouvriers lui criant de partir.[Nikolay PETROV / BELTA / AFP]

En Biélorussie, la gronde ne faiblit pas. Lundi 17 août, les employés de plusieurs usines de Minsk ont suivi l'appel à la grève générale lancé par l'opposition afin de réclamer le départ du président, Alexander Loukachenko. En visite dans une fabrique de tracteurs, ce dernier a été accueilli par une foule lui criant de partir.

«Pars !», «Va-t'en !», scandaient les ouvriers, tandis que le chef d'Etat tenait un discours. «Vous pouvez continuer à crier, la Biélorussie a organisé des élections et il n'y en aura pas d'autres. Jamais je ne ferai quoi que ce soit sous pression», leur a répondu Alexander Loukachenko.

Il faisait ainsi référence au scrutin présidentiel biélorusse, qui a eu lieu le 9 août dernier. Opposé à Svetlana Tsikhanovskaïa, le président sortant a remporté 80% des voix, mais plusieurs accusations de fraude pèsent sur le vote depuis. Se disant victime de pressions, Svetlana Tsikhanovskaïa, qui s'est réfugiée en Lituanie, a revendiqué la victoire et demande à Alexander Loukachenko de lui céder la place. Dans une vidéo publiée ce lundi 17 août, elle s'est dit prête à «assumer ses responsabilités» et gouverner le pays.

Mais, face aux ouvriers, le président a déclaré : «Tant que vous ne me tuerez pas, il n'y aura pas d'élections». Néanmoins, il a ensuite apporté davantage de nuance à ses propos, suggérant l'adoption d'une nouvelle Constitution comme condition : «Soumettons-la par référendum, adoptons la Constitution et je vous transmettrai le pouvoir. Mais pas sous la pression et pas par la rue».

Un autre rassemblement a également eu lieu devant le siège de la télévision publique. Vêtus de blanc, les manifestants brandissaient des drapeaux aux couleurs de l'opposition : le rouge et le blanc. Ils reprochent à leur président d'avoir jeté en prison plusieurs de ses concurrents, empêcher l'accès des bureaux de vote aux observateurs indépendants lors du scrutin présidentiel et violemment réprimé les manifestations ensuite.

La réélection d'Alexander Loukachenko a donné lieu à quatre soirées de tensions au cours desquelles plus de 6.700 personnes ont été arrêtées. Des dizaines de blessés ont également été enregistrés, ainsi qu'au moins deux morts. Quelques 700 plaintes ont été déposées pour signaler des violences lors des manifestations ou en détention. Selon le ministère de l'Intérieur, 122 personnes étaient toujours emprisonnées lundi 17 août.

Vendredi 14 août, l'Union européenne a donné son accord à des sanctions contre des responsables biélorusses liés à la répression ou à des fraudes électorales. Le pays doit faire l'objet d'un sommet extraordinaire des vingt-sept dirigeants mercredi 19 août et l'Allemagne, qui assure la présidence de l'UE, a menacé d'étendre les sanctions à d'autres responsables.

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