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Brexit : une nouvelle semaine décisive de négociations, la dernière ?

Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit pour l'UE, se donne encore quelques jours pour débloquer la situation. Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit pour l'UE, se donne encore quelques jours pour débloquer la situation. [DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP]

Vers la fin d'un interminable feuilleton ? Les discussions sur un accord post-Brexit entre Britanniques et Européens entrent cette semaine dans une phase critique. Réunis depuis samedi à Londres, les négociateurs des deux camps se donnent encore quelques jours pour trouver un terrain d'entente, sous peine sinon de voir advenir la sombre perspective d'un «no deal».

Les pourparlers sur un accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et l'Union européenne entrent dans leur «dernière vraie grande semaine», a déclaré dimanche sur la BBC le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, alors que la période de transition post-Brexit s'achève dans un mois, le 1er janvier 2021. «Nous avons besoin de trouver un accord au cours de la semaine qui vient, ou peut-être un ou deux jours après cela», a-t-il poursuivi, cette fois sur Times Radio.

Vendredi, lors d'une réunion privée avec les députés européens, le négociateur en chef du Brexit pour l'UE, Michel Barnier, a déclaré qu'il travaillerait à débloquer la situation encore tout le week-end, plus «peut-être un ou deux jours de plus», a indiqué le Guardian. L'ancien ministre français a aussi été informé par les fonctionnaires du Parlement européen qu'il serait difficile d'organiser d'ici à la fin de l'année le vote des eurodéputés sur ce texte crucial si aucun accord n'était trouvé d'ici à ce mercredi.

Le ministre des Affaires étrangères irlandais Simon Coveney est du même avis : un accord doit être «finalisé cette semaine si possible» pour qu'il puisse être ratifié à temps par les Parlements britannique et européen. Une session extraordinaire du Parlement européen pourrait être organisée le 28 décembre, soit trois jours avant la fin de la période de transition post-Brexit, pour faire voter le texte, a récemment révélé le Guardian.

Toujours des points de blocage

Mais encore faudrait-il qu'il y ait un compromis d'ici là, ce qui est loin d'être gagné. «Nous sommes encore très loin d'un accord», a déclaré lundi le secrétaire d'Etat français aux affaires Européennes, Clément Beaune, mais un consensus est encore «possible», juge-t-on côté britannique. Les négociations bloquent depuis des semaines sur les trois mêmes points : la pêche, les règles de concurrence et le mécanisme en cas de différend.

Si aucun accord n'était finalement trouvé entre les deux parties d'ici à la fin de l'année, le redouté «no deal», évité au prix de trois reports du Brexit l'an dernier, deviendrait réalité. Les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'UE se feraient dès le 1er janvier sous les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), avec droits de douane et quotas. De quoi exposer les deux parties à un nouveau choc économique, après celui provoqué par la pandémie de coronavirus.

Pour échapper à ce scénario catastrophe, une dernière option existe, même si elle n'est pas envisagée à l'heure actuelle par les négociateurs : une application provisoire de l'accord à partir du 1er janvier, et des votes aux Parlements britannique et européen courant janvier. Cette hypothèse pourrait ainsi permettre de pousser les négociations jusqu'au dernier moment, soit jusqu'à fin décembre. Le feuilleton n'est peut-être pas terminé.

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