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Brexit, coronavirus, climat… L'Union européenne sur tous les fronts

Ursula von der Leyen et Charles Michel aborderont jeudi et vendredi avec les dirigeants des Vingt-Sept de nombreux dossiers chauds. Ursula von der Leyen et Charles Michel aborderont jeudi et vendredi avec les dirigeants des Vingt-Sept de nombreux dossiers chauds. [JOHN THYS / AFP]

C'est un sommet européen plus que chargé qui attend les dirigeants des Vingt-Sept ces jeudi et vendredi à Bruxelles. Les dossiers chauds se bousculent en Europe, entre la pandémie de Covid-19, le plan de relance post-coronavirus, le Brexit, le rehaussement des ambitions climatiques ou encore les tensions avec la Turquie.

Coronavirus

Selon l'ordre du jour de ce sommet européen, le premier sujet qui sera abordé par les dirigeants des Vingt-Sept sera sans surprise la pandémie de coronavirus, dont l'Europe est à nouveau l'un des épicentres, avec le continent américain. Ils débattront en particulier «de la poursuite des mesures de coordination liées au Covid-19», à l'heure actuelle difficilement visibles, excepté pour les vaccins.

Depuis août dernier, la Commission européenne a en effet déjà conclu six contrats d'approvisionnement avec des laboratoires, pour le compte des Etats membres, pour près de 2 milliards de doses. La question du déploiement de ces vaccins doit être sur la table lors du sommet européen, alors que l'Agence européenne du médicament (EMA) travaille pour autoriser au moins l'un d'entre eux d'ici à la fin du mois.

La volonté exprimée le mois dernier par la Commission européenne que les restrictions anti-Covid soient levées de façon progressive et coordonnée à l'échelle européenne devrait également être débattue, tout comme la question de la reconnaissance mutuelle des tests antigénique rapides sur le continent.

Plan de relance

C'est peut-être le dossier le plus urgent à régler pour l'Union européenne. Le plan de relance européen de 750 milliards d'euros, sur lequel se sont mis d'accord les dirigeants des Vingt-Sept en juillet dernier pour surmonter la crise économique provoquée par le coronavirus, est actuellement bloqué par les vetos de la Hongrie et de la Pologne.

Les deux pays s'opposent à un nouveau mécanisme figurant dans ce plan, qui conditionne le versement des fonds au respect de l'Etat de droit. Cette paralysie met en souffrance les économies du bloc, qui comptent sur cet argent pour financer leurs propres plans de relance nationaux.

Une lueur d'espoir est apparue ce mercredi, avec les déclarations devant la presse du vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Gowin. Ce dernier a évoqué un «accord dans le triangle Varsovie-Berlin-Budapest», qui doit encore être élargi aux 24 autres capitales européennes. Si tel était le cas, ce consensus permettrait de lever les vetos polonais et hongrois et de faire adopter ce très attendu plan de relance. Dans le cas contraire, la France se dit prête à un accord à 25, excluant la Hongrie et la Pologne.

Brexit

Les dirigeants européens se retrouvent à Bruxelles au lendemain d'une rencontre entre Boris Johnson et Ursula von der Leyen, qui était vue comme celle de la dernière chance pour débloquer les négociations portant sur un accord commercial post-Brexit entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Le Premier ministre britannique et la présidente de la Commission européenne se sont finalement mis d'accord pour poursuivre les discussions jusqu'à dimanche.

La cheffe de l'exécutif européen rendra compte des conclusions de son entretien avec le dirigeant britannique aux Vingt-Sept, mais aucune décision n'est attendue sur ce point lors du sommet. La préparation à un éventuel «no deal», à trois semaines de la rupture définitive entre Londres et Bruxelles, devrait être évoquée. La Commission européenne a en effet présenté ce jeudi matin des mesures d'urgence en matière de pêche, de sécurité aérienne et de transport routier et aérien, si aucun accord de libre-échange n'était trouvé avec le Royaume-Uni d'ici à la fin du mois.

Climat

L'Union européenne est attendue au tournant sur le climat, pour le cinquième anniversaire de l'Accord de Paris, adopté le 12 décembre 2015. Présenté en septembre, le projet de la Commission européenne visant à rehausser les ambitions climatiques de l'UE va être soumis aux Vingt-Sept au cours de ce sommet européen.

Dans ce texte est inscrit, selon les informations de Reuters, l'objectif de réduire d'ici à 2030 les émissions de gaz à effet de serre de l'UE d'au moins 55 % par rapport aux niveaux de 1990. Aujourd'hui, il est fixé à 40 %. Un niveau jugé insuffisant par la Commission européenne pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, ce sur quoi l'UE s'est engagée il y a un an. Un accord trouvé à l'époque sans la Pologne, très dépendante du charbon, et qui pourrait de nouveau être difficile à convaincre.

Tensions avec la Turquie

L'Union européenne va-t-elle prendre des sanctions contre la Turquie ? Cette question, qui déchire les Vingt-Sept, fera l'objet d'un débat à Bruxelles, comme l'a indiqué le président du Conseil européen Charles Michel la semaine dernière. Principale cause de ces tensions entre Bruxelles et Ankara, l'exploration gazière menée par la Turquie en Méditerranée orientale dans des zones maritimes que le pays se dispute avec la Grèce et Chypre, deux Etats membres de l'UE.

«Nous avons tendu la main à la Turquie en octobre. Depuis, les choses n'ont pas été très positives. Nous avons vu qu'il y a eu des actes unilatéraux et une rhétorique hostile», a dénoncé Charles Michel. Dans ce dossier, la France est en première ligne, les relations entre Paris et Ankara s'étant fortement dégradées ces derniers mois. Ces tensions ont atteint leur paroxysme en octobre dernier, avec l'appel au boycott des produits français par Recep Tayyip Erdogan et ses insultes envers Emmanuel Macron, pour ses propos défendant les caricatures de Mahomet après l'assassinat du professeur Samuel Paty.

La France a ainsi répété ces dernières semaines sa volonté que l'UE impose des sanctions à la Turquie, par exemple sur le plan économique, en raison de son attitude jugée «agressive». Mais l'Allemagne n'y est pas favorable, ayant toujours espoir de «développer une relation réellement constructive» avec Ankara.

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