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Coronavirus : les amérindiens vaccinent en priorité ceux qui parlent les dialectes menacés

Touchés par le Covid-19, les peuples amérindiens ont vu plusieurs de leurs membres succomber, notamment certains garants des langues natives.[Karen Ducey / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

L'oppression des peuples amérindiens aux Etats-Unis a fragilisé leurs cultures et notamment leurs langues. A titre d'exemple, il ne reste aujourd'hui, et selon le Washington Post, que 2.000 personnes capables de parler le cherokee. Sachant qu'au moins 20 d'entre eux ont succombé au Covid-19, la tribu a décidé de vacciner en priorité les garants de cet héritage.

L'un des traducteurs des Cherokee de l'Oklahoma,  John Ross, a été parmi les premiers à recevoir une injection. Ses propos, visant à justifier cette mesure, sont rapportés par le Washington Post : «Quand tous ceux qui parlent les langues natives auront disparus, ce sera à jamais perdu».

Membre du peuple cherokee, Meda Nix, 72 ans, a elle aussi reçu une dose prioritaire. Interrogée par NPR, elle explique que préserver la langue de sa tribu c'est protéger «[Sa] culture. [Ses] valeurs. [Ses] manières». Surtout que, d'après elle, la langue cherokee n'est pas entièrement traduisible vers l'anglais. Une partie du sens est perdu.

C'est pour cette raison que Meda Nix a décidé d'enseigner ce dialecte aux enfants de son peuple. Une mission qui lui tient à coeur et qui l'a motivé à se faire vacciner tôt, même si elle confie avoir eu peur.

Les membres de la tribu Standing Rock Sioux du Dakota du sud ont pris un chemin semblable en vaccinant ceux qui parlent le Dakota et le Lakota juste après les soignants. Leur président, Mike Faith, précise que sur les 8.000 personnes que compte la réserve, seules 300 maîtrisent encore ces langues.

Engagée dans une volonté de conservation et de transmission, cette démarche rencontre néanmoins quelques résistances. Après des années d'oppression, les amérindiens se montrent particulièrement méfiants envers le gouvernement américain et craignent de servir de cobayes.

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