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Des responsables militaires espagnols limogés après avoir été vaccinés alors qu’ils n’étaient pas prioritaires

Des responsables politiques et militaires espagnols ont reçu une première dose du vaccin. Des responsables politiques et militaires espagnols ont reçu une première dose du vaccin. [OSCAR DEL POZO / AFP]

Une polémique qui prend de l’ampleur en Espagne. Des personnalités politiques et des militaires ont été vaccinés alors qu’ils ne faisaient pas partie du public prioritaire. Un officier de haut rang a par ailleurs été limogé par le ministère de l’Intérieur.

En Espagne, la campagne de vaccination a commencé mais ne concerne pour le moment que les personnes âgées et le personnel médical. Un rapport interne conclut cependant qu’un lieutenant-colonel, agent de liaison de la Garde civile à l'état-major des armées, a reçu une première dose du vaccin.

D’autres membres de l’état-major auraient aussi été vaccinés sans faire partie des publics prioritaires, ainsi que des membres des différents partis politiques espagnols. D’autres licenciements pourraient donc avoir lieu, a prévu la ministre de la Défense, Margarita Robles. 

En début de semaine, le quotidien espagnol El País affirmait que le ministère de la Défense avait son propre calendrier de vaccination, et avait déjà commencé à administrer le vaccin aux militaires qui doivent partir en mission à l’étranger, au personnel de santé de l’armée, et aux commandants opérationnels les plus âgés, qui sont considérés comme publics prioritaires au sein de l’armée. Cependant, les cadres mis en cause dans cette affaire ne font partie d’aucune de ces catégories.

Des accusations de «corruption»

Suite à ces révélations, le chef de l’État-major des armées, le général Miguel Ángel Villarroya, a présenté sa démission ce samedi 23 janvier, pour «préserver l’image des forces armées», a-t-il déclaré dans un communiqué, et affirme toutefois qu’il n’a «jamais cherché à profiter de privilèges injustifiables», rapporte la presse espagnole. Sa démission doit encore être approuvée en conseil des ministres mardi prochain.

Ces informations sont révélées au grand jour alors que la classe politique espagnole est elle aussi au sein du controverse sur la vaccination. Mercredi 20 janvier, le président de la région de Murcie, au sud de l’Espagne, a annoncé la démission de son ministre de la Santé, Manuel Villegas, qui a révélé avoir été vacciné ainsi que 400 employés de son ministère, alors qu’ils ne faisaient pas partie des personnes prioritaires.

Pour le parti de gauche Podemos, il s’agit là d’actes de «corruption», et demande à ce que toutes les personnalités politiques ou militaires impliquées démissionnent ou soient limogées.

Une polémique plutôt malvenue, alors que des milliers de madrilènes ont manifesté dans la capitale espagnole contre la gestion de la pandémie, et contre de nouvelles restrictions, certains affirmant d’ailleurs que le virus n’existait pas. Pourtant, le pays a dénombré plus de 2,5 millions de cas de coronavirus et 55.000 morts.

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