Un procès pourrait avoir lieu. Ce 5 février, la justice allemande a annoncé qu'elle mettait en accusation une femme de plus de 90 ans qui avait été la sténographe et la secrétaire d'un haut gradé du camp de concentration de Stutthof.
Ni le nom ni l'âge précis de l'accusée n'ont cependant été divulgés. Si jamais la procédure allait à son terme, elle deviendrait la première femme à être jugée par la justice dans le cadre des crimes commis par les nazis. Selon les autorités, elle aurait «apporté son aide aux responsables du massacre systématique de prisonniers juifs, de partisans polonais et de prisonniers de guerre soviétiques russes dans sa fonction de sténographe et de secrétaire du commandant de l’ancien camp de concentration Stutthof».
À l'époque des faits, l'accusée était adolescente. Elle est notamment poursuivie pour complicité de tentatives de meurtres et complicité de meurtre «dans plus de 10.000 cas». En raison de son âge lors de la période en question, elle devrait être jugée devant une cour spéciale pour mineure.
Mais rien ne garantit encore la tenue de ce procès. La femme étant très âgée, il est possible qu'elle ne soit pas jugée apte à faire face à la justice. Et quand bien même le procès venait à son terme, il n'est pas garanti qu'elle soit condamnée à de la prison ferme. En juillet 2020, un homme de 93 ans avait écopé de deux ans avec sursis après avoir été gardien dans un mirador pendant sa jeunesse. Le feuilleton judiciaire devrait donc se poursuivre dans les mois à venir.