En direct
A suivre

#FreeSénégal : Opposant arrêté, manifestant tué, médias coupés… Le Sénégal sous tension

Des violents affrontements secouent le Sénégal suite à l'arrestation d'un député de l'opposition. Des violents affrontements secouent le Sénégal suite à l'arrestation d'un député de l'opposition. [JOHN WESSELS / AFP]

Depuis quelques jours, de vives tensions ont éclaté au Sénégal, et notamment à Dakar, à la suite de l’arrestation du principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko, mercredi 3 mars. De grandes manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes sénégalaises, où un jeune a été tué.

Le député de l’opposition a été arrêté mercredi alors qu’il se rendait au tribunal, où il devait être entendu pour des accusations de viols contre lui, de la part d’une employée d’un salon de beauté où il allait régulièrement se faire masser. Son immunité parlementaire lui a donc été retirée. Il accuse d’ailleurs le président Macky Sall d’avoir monté cette histoire de toutes pièces pour lui fermer les portes de la présidentielle de 2024. Sur le chemin qui le menait au tribunal, des heurts ont eu lieu entre ses supporteurs et les forces de l’ordre sénégalaises. Il a donc été arrêté sur le trajet pour trouble à l’ordre public.

Cette arrestation a mis le feu aux poudres, a des affrontements ont eu lieu à Dakar, qui a donc été placée sous haute surveillance policière. Des heurts ont aussi eu lieu dans d’autres villes du Sénégal, et notamment à Bignona, dans le sud de pays, où un jeune manifestant a été tué jeudi. Les autorités ont indiqué qu’elles ne connaissaient pas encore les circonstances exactes du décès.

Chef du parti Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, est notamment soutenu par les jeunes. Il avait terminé en 3ème position lors de l’élection présidentielle de 2019, derrière Macky Sall, actuel président, et Idrissa Seck, désormais président du Conseil économique, social et environnemental du Sénégal.

Suspension d'internet et de chaines de télévision

Jeudi dans la soirée, les autorités sénégalaises ont aussi annoncé la suspension pendant 72 heures de deux chaînes de télévision privées, coupables d’avoir diffusé «en boucle» les images des heurts et des manifestations dénonçant l’arrestation de Ousmane Sonko. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel avait notamment lancé un avertissement aux médias contre la diffusion de contenu faisant «explicitement ou implicitement l'apologie de la violence» et incitant au trouble à l’ordre public. La presse locale indique également que des restrictions d’accès à internet, notamment sur les réseaux sociaux, ont aussi été appliquées.

Un appel à manifester a été lancé ce vendredi, qui devrait être une nouvelle journée sous haute tension au Sénégal. Plusieurs bâtiments officiels de la capitale ont d’ailleurs été placé sous haute protection. Ce vendredi, Ousmane Sonko devrait également enfin rencontrer le juge chargé de l’enquête sur les viols présumés.

Sur les réseaux sociaux, le hashtag #FreeSenegal prend de plus en plus d’ampleur, et est même numéro 1 des Tendances France sur Twitter à la mi-journée. De nombreux internautes dénoncent des atteintes à la démocratie, et des artistes, notamment le chanteur Youssoupha et le rappeur Gradur, ont manifesté leur soutien au peuple sénégalais.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités