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Meurtre de George Floyd : début du procès

George Floyd est devenu un symbole de la lutte contre les violences policières. George Floyd est devenu un symbole de la lutte contre les violences policières. [Bryan R. Smith / AFP]

Le procès très attendu du policier accusé du meurtre de George Floyd a débuté mardi par la sélection des jurés, neuf mois après le drame qui a rouvert les plaies raciales aux Etats-Unis.

Le tribunal de Minneapolis, dans le nord du pays, a entamé cette phase délicate du procès avec un jour de retard en raison d'incertitudes sur les charges pesant sur Derek Chauvin.

«Les jurés potentiels sont là, mais soyons réalistes, on ne va pas commencer la sélection des jurés avant au moins demain», a déclaré le juge Peter Cahill, après que l'accusation eut émis ses craintes d'avancer dans le procès malgré un dernier recours de la défense toujours en suspens.

Le tribunal de la ville a pour objectif de décider si oui ou non l'officier de 44 ans est coupable de meurtre au deuxième degré sans préméditation. Mais au-delà de l'affaire en elle-même, c'est la justice américaine qui fait face à un véritable test dans l'évaluation des méthodes policières, largement dénoncées depuis plusieurs années par des organisations telles que Black Lives Matter. 

Pour rappel, la mort de George Floyd, un homme noir de 46 ans, avait entraîné une série de manifestations dans tout le pays, causant également la mise en lumière d'autres affaires de violences policières à caractère raciste. Les noms de Breonna Taylor, Elijah McClain ou encore Jacob Blake ont été scandés par la suite, symbolisant eux aussi la peur de la communauté noire américaine face aux forces de l'ordre. 

Derek Chauvin est d'autant plus représentatif de cette fracture entre les agents de police et une partie de la population que son passif est des plus sulfureux. Il avait reçu 22 plaintes pour son comportement sur le terrain, mais seule l'une d'elles avait abouti à une «réprimande» de la part de sa hiérarchie. La plupart font état d'un usage excessif de la force. Cela, ajouté à la désinvolture avec laquelle il apparaît dans la vidéo, ne lâchant pas son emprise face aux «je ne peux pas respirer» de George Floyd, a fait de lui l'un des hommes les plus détestés d'Amérique. 

Une autre procès en août

Ce n'était pas la première fois que le policier utilisait cette méthode pour maîtriser un suspect. Zoya Code, noire américaine habitant Minneapolis, va en effet témoigner devant le juge que l'agent s'était agenouillé sur son cou en 2017 lors d'une interpellation dans une affaire de violence domestique. 

S'il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, il risque jusqu'à 40 ans d'emprisonnement. Mais beaucoup craignent que le tribunal soit clément avec lui, comme cela arrive régulièrement dans les cas de violences policières aux Etats-Unis. Les condamnations sont en effet relativement rares. Les autorités ont d'ailleurs augmenté leur dispositif à Minneapolis pour éviter que des rassemblements tournent à l'émeute, en particulier si le verdict n'est pas celui attendu par les militants. De larges manifestations avaient déjà eu lieu lorsque le policier avait bénéficié d'une libération conditionnelle contre un million de dollars en octobre dernier

La procédure devrait durer deux mois, et les premières audiences ne devraient pas avoir lieu tout de suite. Le procès commence en effet par la sélection du jury, ce qui peut prendre plusieurs jours voire semaines. Le début des plaidoiries est prévu pour le 29 mars, et le public ne pourra pas y assister. Il sera en revanche possible de les suivre par télétransmission. Les trois autres policiers présents lors de l'interpellation en mai 2020 seront quant à eux jugés dans un autre procès prévu pour le mois d'août. 

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