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Ouïghours : des internautes chinois brûlent des paires de Nike car la firme s'est dite «préoccupée» par la situation au Xinjiang

Des milliers d'internautes chinois ont décidé de boycotter Nike. Des milliers d'internautes chinois ont décidé de boycotter Nike. [GREG BAKER / AFP]

C’est un véritable boycott contre Nike qui s’opère en Chine. Après que la firme américaine a décidé de ne plus utiliser du coton produit dans le Xinjiang, région de Chine où les Ouïghours subiraient du travail forcé, la Chine a immédiatement répliqué. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont brûlé des paires de Nike.

«Nous sommes préoccupés par les rapports faisant état de travail forcé dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang ou en rapport avec cette région. Nike ne s'approvisionne pas en produits provenant de cette région et nous avons eu confirmation de nos fournisseurs contractuels qu'ils n'utilisent pas de textiles ou de fils provenant de cette région», a indiqué Nike dans un communiqué qui a fait grand bruit en Chine.

Un tournant pris par la marque qui a rendu furieux de nombreux internautes chinois. Comme le rapporte le site d’information Insider, des milliers de conversations et publications au sujet de Nike ont été recensées sur le réseau social Weibo, équivalant chinois de Twitter. Des vidéos de personnes mettant feu à des paires de basket Nike ont fait le tour de la plateforme, avec parfois plus de 100.000 partages. «J'ai brûlé toutes mes Nike. C'est une question de fierté nationale. Nous ne serons pas humiliés», aurait ainsi écrit un utilisateur de Weibo.

L’acteur chinois Wang Yibo, qui pose pourtant régulièrement sur ses réseaux sociaux avec des vêtements ou chaussures de la marque, a déclaré via son agence qu’il mettait fin à toute collaboration avec l’entreprise américaine : «À compter de ce jour, notre artiste, Wang Yibo, met fin à toute collaboration avec Nike. Notre agence et Yibo s'opposent fermement à toute parole ou action visant à salir la Chine», a indiqué son agence.

Boycott après les sanctions européenes

Cette polémique intervient à la suite d’une passe d’arme entre la Chine et l’Union européenne sur la question des Ouïghours. L’UE avait émis des sanctions contre quatre dirigeants chinois pour violation des droits de l’Homme, et en réponse, la Chine avait émis une liste de dix Européens, dont l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, qui sont désormais interdits d’entrée sur le territoire chinois.

Des études américaines et australiennes ont montré qu’au moins un million de musulmans Ouïghours ont été internés dans des camps de travail forcé, notamment pour travailler dans des champs de coton, selon l'AFP. Une grande enquête menée par la BBC indique également que cette communauté est soumise à des actes de torture, de l’enfermement, des violences sexuelles et même de la stérilisation forcée. Une situation désormais dénoncée par la communauté internationale.

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