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Fausse couche : un phénomène «minimisé» qui touche pourtant une femme sur dix

Selon ce rapport, 23 millions de fausses couches sont recensées dans le monde chaque année. [MYCHELE DANIAU / AFP]

Phénomène intime et douloureux, la fausse couche est souvent passée sous silence alors même qu'elle touche 10,8% des femmes dans le monde, selon un rapport publié ce mardi 27 avril dans The Lancet. Avec 23 millions de grossesses perdues chaque année, il est temps, selon cette étude, de ne plus «minimiser» cette souffrance et de lui apporter un suivi adéquat.

Les auteurs du rapport estiment que les fausses couches représentent environ 15% du total des grossesses dans le monde sur un an. Soit 44 femmes enceintes qui perdent l'enfant qu'elles portent chaque minute. La plupart du temps, le phénomène ne se produit qu'une seule fois. Les chiffres montrent que les fausses couches récurrentes sont nettement moins fréquentes : 1,9% des femmes en ont connu deux et 0,7% en ont fait trois.

Différents facteurs de risque ont été identifiés au fil des années, tels que des anomalies chromosomiques chez le foetus, l'âge des parents, un indice de masse corporelle très bas ou très élevé, l'alcool, le tabac, le stress, le travail de nuit ou l'exposition aux pesticides. Les données montrent également que les femmes noires sont plus exposées.

Alors même que le phénomène concerne une part non négligeable des couples dans le monde, le silence persiste autour des fausses couches. «Non seulement chez les femmes qui les vivent, mais aussi parmi les soignants, les décideurs politiques et les organisations de financement de la recherche», déplore la Pr. Siobhan Quenby, l'une des rédactrices de l'étude.

Une prise en charge qui «manque d'empathie»

Résultat : celles qui traversent une fausse couche ne bénéficient pas toujours des soins dont elles ont besoin. Selon la Pr. Quenby, «de nombreuses femmes se plaignent du manque d'empathie avec lequel elles sont prises en charge après une fausse couche : certaines ne reçoivent aucune explication et le seul conseil qu'on leur donne c'est de réessayer».

Les auteurs de l'étude estiment que la souffrance, notamment psychologique, des couples touchés par une fausse couche est depuis «trop longtemps minimisé[e]» et doit être «pris[e] au sérieux». Ils recommandent un suivi minimum pour les femmes concernées, un soutien psychologique pour le couple et des conseils pour d'éventuelles grossesses ultérieures.

Pour qu'une telle prise en charge soit efficace, ces chercheurs estiment qu'elle doit être harmonisée au niveau mondial et accompagnée d'une libération de la parole. Dernièrement, quelques voix se sont fait entendre, notamment celles du mannequin Chrissy Teigen et de Meghan Markle qui ont toutes deux révélé avoir fait une fausse couche. Deux témoignages notamment salués par les associations de parents qui se battent chaque jour pour briser le tabou.

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