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L'armée américaine admet avoir tué 23 civils en 2020, un bilan sous-estimé selon les ONG

Ce rapport annuel du Pentagone, recensant les victimes civiles des opérations militaires américaines, est exigé par le Congrès depuis 2018.[PIERRE ANDRIEU / AFP]

Vingt-trois civils tués, 10 autres blessés lors d'opérations militaires : c'est le bilan dressé par l'armée américaine pour l'année 2020, dans un rapport du Pentagone publié mercredi 2 juin. Des estimations bien inférieures à celles des ONG.

Ces dernières réalisent régulièrement leur propre bilan des frappes américaines. Airwars, par exemple, évoque 102 victimes civiles dans le monde. Soit cinq fois plus que le chiffre avancé par le Pentagone.

De son côté, la mission de l'ONU en Afghanistan (Unama) décompte à elle seule 89 morts et 31 blessés liés aux opérations des forces de la coalition dans le pays, lesquelles sont dirigées par les Etats-Unis.

Parmi les civils tués qu'elle recense dans son rapport, l'armée américaine en situe 20, soit la majeure partie, en Afghanistan. Il est également fait état d'un mort en Somalie en février et d'un autre en Irak, au mois de mars. Le document, dont une partie reste secret défense, ne précise pas où et quand la 23e victime a été tuée.

Pourtant, selon Airwars et d'autres ONG, le nombre de victimes civiles en Somalie s'élève plutôt à 7. Et d'autres sources font état de 6 autres morts en Syrie et en Irak. Face a cet écart entre les bilans, l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) déplore que «les enquêtes du ministère de la Défense et la reconnaissance de sa responsabilité dans la mort de civils restent terriblement insuffisantes».

Pour les années 2017 et 2019, le Pentagone a d'ailleurs revu son bilan à la hausse, reconnaissant 65 morts et 22 blessés supplémentaires, notamment en Syrie et au Yémen. L'une des responsables de l'ACLU, Hina Shamsi, souligne néanmoins qu'il est «frappant» qu'«aucun dédommagement» n'ait été proposé ou versé aux familles des victimes, alors même que, selon elle, des fonds ont été «débloqués par le Congrès».

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