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Mali : qu’est-ce que le groupe Wagner, «l’armée secrète de Vladimir Poutine» ?

Des soldats de la société militaire privée «Sewa», similaire au groupe Wagner, assurent la sécurité du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. [FLORENT VERGNES / AFP]

A la tribune de l'ONU, le Premier ministre malien Choguel Maïga a annoncé sa volonté de «chercher de nouveaux partenaires» après le retrait (partiel) de l'armée française au Sahel. «Wagner», un groupe de mercenaires russes, est en embuscade.

Une société opaque au service du kremlin

Le groupe Wagner est une société de miliciens russes proche du Kremlin. Sans existence légale, elle appartiendrait à Evgueni Prigojine, un milliardaire proche de Vladimir Poutine qui a fait fortune dans la restauration. Fort de 2.500 à 5.000 hommes, le groupe Wagner se déploie dans une dizaine de pays, principalement en Afrique. Sa présence a été documentée au Donbass, en soutien des séparatistes pro-russes, en Syrie, avec les troupes de Bachar al-Assad, ou encore en Libye, aux côtés des troupes du maréchal Haftar.

Le Kremlin emploierait ces mercenaires pour servir ses intérêts stratégiques mais aussi économiques. «Nos objectifs sont des revenus financiers et la possibilité de prendre le contrôle d’un grand marché de ressources pétrolières pour notre pays», avait confié un responsable du groupe à France 24 en 2018.

Des mercenaires accusés d'exaction

Présent en Centrafrique depuis 2018 pour former l'armée régulière, le groupe Wagner a été accusé de «violations des droits de l'Homme et manquements au droit international humanitaire» par un rapport de l'ONU en juin dernier. 

L'ONG Amnesty International, qui surnomme Wagner «l'armée secrète de Vladimir Poutine», accuse les miliciens russes de tortures, d'exécutions et de viols contre des civils dans différentes zones de conflit. En Russie, le groupe Wagner fait également l'objet d'une plainte déposée par plusieurs ONG après la fuite d'une vidéo montrant un déserteur supposé de l'armée syrienne être torturé et tué par des combattants russes. 

EN négociation avec l'Etat malien

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a confirmé le 25 septembre lors d'une conférence de presse à l'ONU que les autorités maliennes avaient approché «des sociétés privées russes». Bamako pourrait avoir recours à ces combattants pour pallier le retrait progressif de l'armée française, qualifié d'«abandon en plein vol» par le Premier ministre malien Choguel Maïga.

Le 30 septembre dernier, le Mali a réceptionné quatre hélicoptères Mi-171 fournis par la Russie, laissant planer l'ombre d'un déploiement des troupes Wagner dans le pays.

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