L'ancien président du Mali Ibrahim Boubacar Keïta, qui a dirigé le pays de 2013 jusqu'au coup d'Etat d'août 2020, est décédé ce dimanche à son domicile de Bamako à l'âge de 76 ans. La cause du décès n'a pas été précisée.
Se réclamant de la gauche, il a connu une ascension fulgurante sous Alpha Oumar Konaré, premier président (1992-2002) de l'ère démocratique du Mali. Il a notamment a été son Premier ministre de 1994 à 2000.
Prétendant malheureux à l'élection présidentielle de 2002, Ibrahim Boubacar Keïta tient sa revanche en accédant au palais de Koulouba, le siège de la présidence malienne à Bamako, en 2013. Celui qui était surnommé «IBK» sera réélu en 2018 face à Soumaïla Cissé, alors leader de l'opposition et décédé en décembre 2020 du Covid-19.
En 2020, sa popularité chute alors qu'il fait face à de grandes manifestations liées à l'état de l'économie, à l'insécurité ou encore aux résultats contestés des élections législatives. En août de la même année, il est arrêté par des militaires en révolte et poussé à la démission.
Le coup d'Etat militaire qui l'a renversé en août 2020 a été suivi d'un deuxième en mai 2021. La junte conduite par le colonel Assimi Goïta a annoncé début janvier son intention de diriger le pays pendant plusieurs années, alors qu'elle s'était engagée auparavant à organiser le 27 février des élections présidentielle et législatives afin de permettre le retour des civils au pouvoir.
Le Mali, déjà plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, fait aussi face depuis une semaine à de lourdes sanctions de la part des pays d'Afrique de l'Ouest.