En direct
A suivre

Afghanistan : les talibans ont tué plus de 100 anciens membres du gouvernement, selon un rapport de l’ONU

Les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan le 15 août 2021. Les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan le 15 août 2021. [WAKIL KOHSAR / AFP]

Les Nations unies ont reçu des «allégations crédibles» selon lesquelles une centaine d’anciens membres du gouvernement afghan ainsi que des forces de sécurité nationales ont été tués depuis l’arrivée au pouvoir des talibans en août dernier.

Dans un rapport consulté par plusieurs agences de presse, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, indique que plus de «deux tiers» de ces victimes auraient fait l’objet «d’exécutions extrajudiciaires» orchestrées par les autorités, et ce malgré la promesse «d’amnistie générale» des anciens membres du gouvernement afghan annoncée par les talibans à leur arrivée au pouvoir le 15 août dernier, à la suite du retrait des troupes américaines.

«La Manua (Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan) a continué de recevoir des signalements crédibles d'homicides, de disparitions forcées et d'autres infractions envers ces personnes», précise le rapport.

Selon les informations dont dispose l’ONU, les défenseurs des droits de l’homme et les médias sur place font toujours l’objet «d'attaques, d'intimidations, de harcèlement, d'arrestations arbitraires, de mauvais traitements et d'assassinats».

Des «incidents» dus à des «inimitiés personnelles»

Des accusations que réfutent fermement les leaders talibans. Le ministère de l’Intérieur afghan a tweeté ce lundi matin : «Selon les Nations unies, 100 membres du régime précédent ont été tués depuis l'arrivée au pouvoir de l'Emirat islamique (nom donné au nouveau régime des talibans, ndlr). Le ministère de l'Intérieur dément ces informations. L'Emirat islamique n'a tué personne depuis l'amnistie. Certains des incidents que nous avons relevés ont ciblé des militaires de l'administration précédente sur la base d'inimitiés personnelles, et font également l'objet d'une enquête. Nous demandons aux Nations unies de ne pas se fier à ces informations partiales.»

La crainte d’exécutions arbitraires des talibans vient s’ajouter à celle de la terrible catastrophe humanitaire qui frappe le pays, ravagé par la sécheresse. Ce rapport de l’ONU pourrait remettre en cause les relations établies jusqu’alors avec les diplomates occidentaux, qui avaient «rompu la glace» le 24 janvier dernier après une visite de représentants talibans à Oslo, en Norvège, pour discuter des réponses à apporter à la crise en Afghanistan. Aucun pays n’a cependant à ce stade reconnu le gouvernement taliban. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités