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Crédit Suisse : ce que l'on sait sur la fuite de données

Déjà touché par plusieurs affaires, le Crédit suisse est mis en cause par une enquête journalistique internationale. [SEBASTIEN BOZON / AFP]

Selon une enquête internationale réalisée par plusieurs médias, le groupe bancaire Crédit Suisse a «hébergé des fonds liés au crime et à la corruption plusieurs décennies durant».

Les journalistes de l'Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), consortium regroupant 47 médias dont Le Monde et The Guardian, ont examiné à la loupe plus de 18.000 comptes bancaires hébergés depuis le début des années 1940 et jusque la fin des années 2010.

L'OCCRP s'est basé sur des données remises anonymement il y a un peu plus d'un an au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, concernant des comptes appartenant à 37.000 personnes ou entreprises, pour un montant total de plus de 100 milliards de dollars (plus de 88 milliards d'euros), «dont au moins huit milliards liés à des clients identifiés comme problématiques», assure Le Monde.

DES PRATIQUES ILLICITES TOUJOURS EN COURS, SELON LE CONSORTIUM

Dimanche, le Crédit Suisse a vivement réagi à ces accusations, affirmant dans un communiqué que les données étudiées sont «partielles, inexactes, ou sont prises hors de tout contexte, entraînant une présentation tendancieuse de la conduite des affaires» par la banque.

«90% des comptes concernés sont aujourd'hui clôturés, dont plus de 60% avant 2015», assure la banque, qui précise par ailleurs «mener l'enquête» concernant la fuite de données.

Les médias du consortium affirment pourtant que les pratiques mises en lumières par leur enquête ont toujours cours au sein de la banque et impliquent directement l'état-major du Crédit Suisse.

Scandales à répétition

Crédit Suisse, le numéro deux du secteur bancaire helvétique, a été secoué par une série de scandales depuis un an. En mars, la banque a été éclaboussée par la faillite de la société financière Greensill, dans laquelle quelque 10 milliards de dollars avaient été engagés par le biais de quatre fonds, puis par l'implosion du fonds américain Archegos qui a coûté quelque 5 milliards de dollars à la banque.

En octobre, elle s'était vu infliger 475 millions de dollars de pénalités par les autorités américaines et britanniques pour ses prêts à des entreprises d'Etat au Mozambique, qui s'étaient retrouvées au coeur d'un scandale de corruption.

Début février enfin, le Crédit suisse a été accusé d’avoir aidé le narcotrafiquant bulgare Evelin Banev à blanchir pas moins de 70 millions de francs suisses.

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