Les plus grandes enseignes américaines de l’alimentation ont été la cible de critiques sur les réseaux sociaux dès ce week-end en raison du maintien de leurs activités en Russie dans le contexte de guerre menée par le pays en Ukraine.
Alors que Levi’s et Netflix ont annoncé la suspension de leurs ventes et de leurs services dans le pays de Vladimir Poutine, d’autres mastodontes de l’industrie hésitent à prendre position.
Dès ce dimanche 6 mars, les hashtags #BoycottMCDonalds et #BoycottCocaCola ont fleuri sur Twitter, avec de nombreux appels citoyens pour boycotter les deux énormes entreprises américaines. L’objectif étant de faire valoir le «soft power» des consommateurs, capables de faire changer la politique d’une chaîne seulement en modifiant ses habitudes de consommation.
McDonalds get 9% of their revenue from Russia where they own 847 outlets. Whilst they continue to profit as Ukrainians are murdered I won't be buying their blood burgers.
Spread the word. Boycotts do make a difference. #BoycottMcDonalds https://t.co/835duiD4iz— Juliette (@TheTurfConsett) March 7, 2022
«McDonald's tire 9% de ses revenus de la Russie où il possède 847 points de vente. Tant qu'ils continueront à profiter des meurtres d'Ukrainiens, je n'achèterai pas leurs hamburgers au sang. Passer le mot. Les boycotts font une différence», a expliqué un internaute sur Twitter ce lundi.
De plus, les 847 points de vente McDonald’s en Russie sont détenus par la société américaine, à quelques exceptions près, alors que la majorité des magasins de la firme à travers le monde sont détenus par des franchisés. La situation est un vrai dilemme pour l’enseigne : opter pour des bénéfices à court terme ou privilégier son image sur le long terme.
Un organigramme complexe
L’organigramme complexe de ces grandes sociétés n’a jamais aidé pour prendre des décisions délicates de ce type, sur fond de géopolitique. «Je ne pense pas que ce soit aussi simple que de dire pouvez-vous simplement vous retirer de Russie. Ce sont des entreprises compliquées et il y a beaucoup à considérer, mais pour le moment, le risque de réputation pourrait vraiment toucher le cours de leurs actions, de sorte qu'ils n'auront peut-être pas le choix à l'avenir», a analysé Kathleen Brooks, directrice de Minerva Analysis, dans l’émission Today de la BBC.
Pourtant, même si ses 130 cafés en Russie sont détenus par un conglomérat koweïtien nommé Alshaya, l’entreprise Starbucks s’est engagé à reverser toute contribution de son activité dans le pays à l'effort humanitaire en Ukraine.
En pleine expansion en Russie, avec plus de 1.000 restaurants KFC et 50 enseignes Pizza Hut franchisés ou détenus par des propriétaires importants sur le territoire, la marque Yum! Brands a indiqué lundi la suspension de tous ses investissements dans le pays et le reversement de l’ensemble des profits faits en Russie à des opérations humanitaires. Pourtant, le plan du groupe était à l’origine de créer près de 100 restaurants KFC sur le territoire russe chaque année.