En direct
A suivre

Google accusé de discrimination raciale à grande échelle par une ancienne employée noire

google Google appliquerait des politiques discriminatoires à plus large échelle depuis son siège californien.[JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA via AFP]

Une ex-employée a porté plainte contre Google, vendredi 18 mars dernier. Elle accuse le géant technologique de discrimination raciale, estimant notamment avoir été sous-payée et éloignée de certaines promotions en raison de sa couleur de peau.

April Curley avait été embauchée par Google en 2014 pour développer les programmes de recrutement des étudiants noirs américains. Elle affirme cependant avoir été marginalisée et discriminée par son ancien employeur, qui se serait servi d'elle comme d'un «coup marketing».

Dans un document déposé auprès du tribunal fédéral de San Jose (Californie), ses avocats affirment que Google «est impliqué dans des pratiques récurrentes de discrimination raciale contre ses employés noirs et afro-américains».

Le personnel noir «maltraité» par Google

April Curley aurait été victime des stéréotypes habituellement associés aux femmes noires aux États-Unis (le cliché de l'«angry black woman», c'est-à-dire la «femme noire agressive»).

L'une de ses supérieures, blanche, l'aurait ainsi décrite comme «intimidante», «hostile» et «colérique». Elle aurait également refusé de lui accorder des augmentations de salaire ou des promotions.

April Curley a été licenciée de Google en septembre 2020, un licenciement qu'elle juge illégal et conséquent à «ses efforts pour dénoncer les pratiques discriminatoires au sein de l'entreprise».

«C'était une employée exceptionnelle chez Google», a réagi Ben Crump, l'un des avocats de la plaignante, connu pour avoir défendu de nombreuses victimes noires de violences policières.

«Elle a été embauchée à un poste bien en-dessous de ses compétences et a été injustement ignorée pour des promotions de manière répétée. La réalité est que Google sous-évalue, sous-paye et maltraite ses employés noirs, ce qui conduit à une importante rotation du personnel», a-t-il assuré.

Discrimination à grande échelle ?

La plaignante affirme que son cas n'est pas isolé. Selon elle, Google pratiquerait même une discrimination à très grande échelle.

Pour étayer ses propos, les avocats relèvent que seulement 4,4% des salariés de Google se définissent comme Noirs (9,1% au niveau national pour les entreprises du même secteur). Les postes de direction ne sont quant à eux occupés que par 3% de salariés noirs.

Un recours collectif a été déposé par les avocats de Mme Curley. Selon eux, d'autres salariés noirs de Google ont subi des discriminations similaires et doivent être dédommagés.

Une enquête concernant le traitement par Google de ses employés noirs a également été ouverte, par une agence californienne chargée du respect des droits civils. L'entreprise n'a, en revanche, pas souhaité réagir pour le moment.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités