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Ethiopie : deux ONG dénoncent un «nettoyage ethnique» dans la région du Tigré

Amnesty et HRW accusent le gouvernement fédéral de couvrir les abus de la région du Tigré, en Éthiopie. [Amanuel Sileshi / AFP]

Dans un rapport publié mercredi, Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) affirment que des civils éthiopiens de la région du Tigré subissent un «nettoyage ethnique» et des exactions s'apparentant à des «crimes de guerre» et des «crimes contre l'humanité».

Selon le document en commun publié par les deux ONG, des forces de sécurité et des milices se sont livrées à des expulsions, des exécutions et des viols contre la population tigréenne de la partie occidentale. Une région du nord de l'Ethiopie où un conflit a éclaté entre rebelles tigréens et troupes pro-gouvernementales en novembre 2020.

Depuis, plusieurs centaines de milliers d'habitants ont été expulsés du Tigré occidental par bus et camions ou ont fui des «persécutions fondées sur l'origine ethnique» menées par les forces de sécurité de la région voisine de l'Amhara, des milices amhara et l'administration locale.

Cette «campagne coordonnée» s'est déroulée «avec l'assentiment et la possible participation des forces fédérales éthiopiennes», a souligné Amnesty et HRW, dénonçant l'inaction du gouvernement d'Addis Abeba.

Le gouvernement dément 

«Ces attaques généralisées et systématiques contre la population civile tigréenne constituent des crimes contre l'humanité, ainsi que des crimes de guerre», déclarent Amnesty et HRW dans leur rapport.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole du gouvernement régional de l'Amhara, Gizachew Muluneh, a qualifié ces conclusions de «mensonges», jugeant ce rapport «irresponsable et biaisé».

Amnesty et HRW, qui ont recueilli les témoignages de plus de 400 victimes, ont notamment documenté l'exécution sommaire d'une soixantaine d'hommes près de la rivière Tekezé, ainsi que l'esclavage sexuel et des viols collectifs sur des femmes tigréennes.

Amnesty et HRW accusent le gouvernement fédéral de couvrir ces abus en restreignant l'accès au Tigré. «Les autorités éthiopiennes contestent inébranlablement l'ampleur choquante des crimes commis et s'abstiennent honteusement d'agir pour y mettre un terme», a estimé Kenneth Roth, directeur exécutif de HRW.

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