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Arrêt des livraisons de gaz russe : Allemagne, Autriche, Pays-Bas… Ces pays qui se rabattent sur le charbon

L’approvisionnement en gaz russe représente 15% des importations de gaz aux Pays-Bas, contre 40% en moyenne au sein de l’Union européenne. [Ina FASSBENDER / AFP]

Avec la baisse progressive des livraisons de gaz russe vers l’Europe en raison du conflit en Ukraine, l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas ont successivement annoncé ce dimanche 19 et ce lundi 20 juin un recours accru à la production électrique au charbon, particulièrement polluante et contraire aux objectifs européens de réduction des émissions de CO2.

L’Europe a recours aux énergies fossiles pour se prémunir d’une pénurie de gaz. L’Autriche a annoncé dimanche la réouverture d’une centrale à charbon désaffectée en cas de besoin et l’Allemagne a fait part le même jour de son intention de se servir de centrales à charbon dites «de réserve», utilisables seulement en dernier recours, pour garantir la sécurité énergétique du pays.

Ce lundi, le ministre néerlandais de l'Environnement et de l'Energie Rob Jetten a déclaré que les centrales électriques au charbon néerlandaises pouvaient désormais «fonctionner à pleine capacité au lieu du maximum de 35 %» mis en place en janvier 2022 pour limiter les émissions de CO2.

Une dépendance énergétique forte envers la Russie

Avec la suspension par l’Allemagne en février dernier du projet de gazoduc Nord Stream 2 et la baisse progressive des livraisons de gaz via Nord Stream, les livraisons de gaz russe vers l’Europe ont chuté de 27% entre janvier et avril 2022.

Or, l’Allemagne importe toujours 35% de son gaz de Russie, contre 55% avant le début des hostilités en Ukraine. L’approvisionnement en gaz russe représente 15% des importations de gaz aux Pays-Bas, contre 40% en moyenne au sein de l’Union européenne.

«Je tiens à souligner qu'il n'y a pas de pénurie aiguë de gaz pour le moment. Cependant, davantage de pays sont maintenant sous pression (de la Russie). Cela nous inquiète», a analysé Rob Jetten ce lundi. Une situation très préoccupante pour l’UE puisque le géant du secteur russe, Gazprom, a déjà suspendu ses livraisons de gaz dans de nombreux pays européens comme en Pologne, en Finlande, en Bulgarie et aux Pays-Bas.

La Baisse des émissions de CO2 d’ici à 2030 dans le viseur

Dans son annonce, le gouvernement allemand a assuré que la mise en place de centrales à charbon «de réserve» serait une «mesure à court terme» sur une période «limitée» jusqu’en mars 2024, n’impactant pas ses ambitions de réduction du CO2 à l’horizon 2030. «La sortie du charbon en 2030 n'est pas du tout vacillante», a estimé Stephan Gabril Haufe, porte-parole du ministère allemand de l'Economie et du Climat, ajoutant que ce calendrier est même «plus important que jamais».

Consciente de la situation géopolitique actuelle, la Commission européenne a accepté le ralentissement des objectifs en matière de réduction des émissions de CO2 en raison de la crise énergétique en Europe. «Certaines des capacités de charbon existantes pourraient être utilisées plus longtemps que prévu initialement», a assuré Tim McPhie, porte-parole de la Commission, lors d'un point de presse. «Nous savons que le mix énergétique et les plans des Etats membres vont s'adapter légèrement parce que nous sommes dans une situation inattendue», a assuré ce dernier.

Toutefois, il a rappelé que l’Allemagne restera soumise aux quotas d’émission de CO2 fixés dans l’UE, que ces dernières proviennent du gaz ou du charbon.

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