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Inflation : la BCE relève ses taux directeurs de 50 points de base, une première depuis 2011

La BCE a mis fin à l’ère des taux d’intérêts négatifs en zone euro avec un relèvement de 0,50 points.[Daniel ROLAND / AFP]

Face à une inflation qui ne cesse de s’accentuer en Europe et une économie frappée par une crise sanitaire et la guerre en Ukraine, la Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé de relever ses taux directeurs de 50 points de base (=0,50 points) pour la première fois en plus de dix ans. Une décision qui met fin à une longue période d’argent facilement accessible dans la zone euro.

L’Institution de Francfort passe à l’acte. La Banque Centrale Européenne (BCE) s’est montrée plus agressive que prévue, ce jeudi, pour combattre une inflation dépassant les 8% dans la zone euro, aggravée par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. La BCE a mis fin à l’ère des taux d’intérêts négatifs en zone euro avec un relèvement de 0,50 points.

«Le Conseil des gouverneurs, conformément à son engagement résolu en faveur de son mandat de maintien de la stabilité des prix, a pris ce jour de nouvelles mesures essentielles pour faire en sorte que l’inflation revienne au niveau de son objectif de 2 % à moyen terme», a expliqué la BCE dans un communiqué.

«Le Conseil des gouverneurs a décidé de relever les trois taux d’intérêt directeurs de la BCE de 50 points de base et a approuvé la création du nouvel «instrument de protection de la transmission»», a-t-elle ajouté.

En conséquence, les taux d’intérêts des opérations principales de refinancement (liquidités empruntées par les banques commerciales), de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront relevés à respectivement 0,50%, 0,75% et 0,00% à partir du 27 juillet.

Une normalisation des taux d’intérêts pour combattre l’inflation

En juin 2022, la BCE avait fait part de sa volonté de relever ses taux directeurs de 0,25%. Néanmoins, «comme la menace de récession semble être plus forte en Europe qu’aux États-Unis, les investisseurs estiment que la BCE ne pourra pas augmenter les taux aussi fortement que prévu et donc cela joue contre l’euro», avait d’ailleurs averti l’économiste Philippe Crevel, interviewé par CNEWS.

Par ailleurs, ce jeudi, «le Conseil des gouverneurs a estimé qu’un premier pas sur la voie de la normalisation des taux d’intérêt plus important qu’indiqué lors de sa réunion précédente était approprié», affirme la BCE.

Selon l’Institution de Francfort, cette nouvelle politique monétaire «contribuera au retour de l’inflation au niveau de l’objectif à moyen terme du Conseil des gouverneurs en renforçant l’ancrage des anticipations d’inflation et en veillant à un alignement des conditions de la demande permettant la réalisation de son objectif d’inflation à moyen terme».

Une politique de «l’argent facile»

Mise en place par les principales banques centrales mondiales, dont la BCE, à partir des années 2010, cette politique économique permet de «tourner la planche à billets». Plus précisément, les banques pouvaient prêter de l’argent à des taux proches de zéro, voire négatifs.

Le but étant de relancer une économie d’un État membre bousculée par la crise des subprimes, qui a trouvé son point de départ dans la hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale à partir de 2005.

Au cours de cette crise, plusieurs investisseurs ont été ruinés en y injectant des milliards, principalement via les marchés boursiers ou directement auprès des États à travers des achats d’obligations.

Cependant, à cette époque-là, l’inflation était proche de zéro. Mais, récemment, celle-ci a rebattu les cartes pendant la crise sanitaire liée au Covid-19. Durant cette période, les États européens ont été obligés de mettre en place des plans d’aides massifs, notamment auprès des petites entreprises, et de permettre aux banques de proposer des crédits à des taux bas.

Une politique économique d'«argent facile» qui a causé l’endettement massif des entreprises et des ménages.

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