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Royaume-Uni : la mort d’Elizabeth II peut-elle accélérer l'indépendance de l’Ecosse ?

La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé fin juin vouloir organiser un nouveau référendum sur l'indépendance le 19 octobre 2023. [CARL COURT / AFP]

La mort de la reine Elizabeth II en Ecosse pourrait raviver les volontés d'indépendance de cette nation constitutive du Royaume-Uni à laquelle la souveraine était très attachée.

Le décès de la reine Elizabeth II dans son château de Balmoral lie à tout jamais la souveraine à cette campagne écossaise qu'elle aimait tant. Mais bien malgré elle, sa disparition relance le débat brûlant de l'indépendance de la province britannique.

Au pouvoir depuis 2007 en Ecosse, le Parti indépendantiste écossais (SNP) a connu un regain de vigueur après le Brexit, les Ecossais ayant voté à 62% pour rester au sein de l'Union européenne. Alors que le changement de monarque fragilise la Couronne, les indépendantistes y voient une occasion de faire pression sur Londres.

un référundum en 2023 ?

Malgré le refus répété du gouvernement britannique, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon avait annoncé fin juin vouloir organiser un nouveau référendum sur l'indépendance le 19 octobre 2023. Une décision qui sera examinée les 11 et 12 octobre par la Cour suprême britannique.

Les Ecossais avaient déjà été consultés sur le sujet en 2014 et avaient voté à 55% pour rester au sein du Royaume-Uni. Mais le SNP estime cependant que le Brexit a changé la donne.

La mort de la reine, symbole de continuité, et l'avènement d'un roi âgé et moins populaire, Charles III, pourraient donner aux Ecossais des raisons supplémentaires de sauter le pas.

Les Ecossais attachés à Elizabeth II

Bien qu'indépendantiste, le SNP n'appelle pas forcément à une rupture avec la monarchie. Nicola Sturgeon, qui accueille le roi Charles III à Edimbourg ce lundi, avait rapidement présenté jeudi ses «plus sincères condoléances» à l'annonce de la mort de la reine, saluant sa vie de «dévouement et un service extraordinaire».

Le peuple écossais tout entier ne semble pas non plus prêt à rompre définitivement avec la Couronne. L'hommage populaire qui a accompagné le cortège funèbre de la reine de Balmoral jusqu'à Edimbourg a montré à l'attachement d'un grand nombre d'Ecossais à la monarchie britannique.

Selon un sondage réalisé par le groupe de réflexion British Future en juin, avant le jubilé de la reine, 45% des Ecossais soutiennent la monarchie tandis que 36% souhaitaient passer à une République. Avec le décès de cette figure symbolique, l'écart pourrait se réduire voire la tendance s'inverser. 

Charles III cultive aussi un rapport particulier avec l'Ecosse - outre son penchant pour les kilts, il a passé une partie de son adolescence dans un strict pensionnat écossais - mais il y est moins populaire que sa mère, qui y passait ses vacances d'été depuis sa plus tendre enfance.

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