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Guerre en Ukraine  : «sabotage», «attaque terroriste»... ce que l’on sait des fuites sur les gazoducs Nord Stream en mer Baltique

Les gazoducs Nord Stream 1 et 2 reliant la Russie à l’Allemagne, hors service à cause de la guerre en Ukraine, ont été touchés par des fuites inexpliquées en mer Baltique ce mardi 27 septembre, suscitant des soupçons de sabotage.

Des bouillonnements allant de 200 à 1.000 mètres de diamètre dans la mer Baltique. Les gazoducs Nord Stream 1 et 2 reliant la Russie à l’Allemagne, ont connu ce mardi 27 septembre trois grandes fuites pour le moment inexpliquées. Ces derniers sont hors service à cause de la guerre en Ukraine, suscitant des soupçons de sabotage, notamment auprès de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

«J'ai parlé de l'acte de sabotage Nord Stream à la Première ministre danoise Mette Frederiksen. Il est primordial d'enquêter sur les incidents et de faire toute la lumière sur les événements et leurs causes. Toute perturbation délibérée de l'infrastructure énergétique européenne active est inacceptable et entraînera la réponse la plus ferme possible», a-t-elle dit.

Une hypothèse partagée par le Danemark. «L'avis clair des autorités est qu'il s'agit d'actes délibérés. On ne parle pas d'un accident», a dit la Première ministre danoise.

«Le plus grand (bouillonnement) agite la surface sur un bon kilomètre de diamètre. Le plus petit fait un cercle d'environ 200 mètres» de diamètre, explique l'armée danoise dans un communiqué au sujet de ces fuites situées au large de l'île danoise de Bornholm. 

Construit en parallèle au gazoduc Nord Stream 1, le pipeline Nord Stream 2 était destiné à doubler la capacité d'importation de gaz russe en Allemagne. Il avait été victime de fortes chutes de pression depuis la veille.

Une «attaque terroriste planifiée» 

Deux explosions sous-marines «très probablement dues à des détonations» ont été enregistrées à proximité des sites des gazoducs entre le Danemark et la Suède, peu avant la détection des fuites, a annoncé mardi un institut sismique suédois. Ces détonations ont vite suscité de nombreux doutes, en particulier à Kiev, qui qualifie ce mardi ces fuites inexpliquées par «une attaque terroriste planifiée» par Moscou, sans avancer de preuves.

La Russie «veut déstabiliser la situation économique en Europe et semer la panique avant l'hiver», a affirmé sur Twitter le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.

Le Kremlin, rapidement pressenti comme étant à l’origine de cet événement, s'est dit «extrêmement préoccupé», estimant qu'il ne fallait exclure «aucune» hypothèse, y compris celle d'un sabotage. 

Nord Stream 1, à l'arrêt depuis début septembre, et Nord Stream 2, jamais mis en service faute d'autorisation du fait de l'invasion russe de l'Ukraine, étaient néanmoins remplis de gaz, ce qui explique les fuites.

L’État d’alerte décrété

Copenhague (Danemark) a immédiatement placé ses infrastructures énergétiques en état d'alerte orange, le deuxième niveau de vigilance le plus élevé. Malgré l'incertitude de la cause des fuites, deux navires militaires danois et des hélicoptères se sont rendus sur place et une réunion d'urgence aura lieu dans la soirée.

«Les fuites de gazoducs sont extrêmement rares et nous voyons donc une raison d'augmenter le niveau de vigilance à la suite des incidents auxquels nous avons assisté au cours des dernières 24 heures», a expliqué le directeur de l'Agence danoise de l'énergie, Kristoffer Böttzauw.

Sans conséquences pour la sécurité ou la santé des riverains selon les autorités, la navigation a été néanmoins interdite dans un rayon de cinq milles nautiques (environ neuf kilomètres) autour des trois fuites, ainsi que leur survol dans un rayon d'un kilomètre.

La Maison Blanche s’est rapidement portée volontaire pour épauler les Européens. «Nos partenaires européens mènent l'enquête. Nous sommes prêts à soutenir leurs efforts», a déclaré mardi un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, à propos des fuites sur les gazoducs sous-marins Nord Stream en mer Baltique.

Ce porte-parole a ajouté : «Cela illustre l'importance de nos efforts conjoints pour trouver des approvisionnements de gaz alternatifs pour l'Europe».

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