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Ecosse : Liz Truss s'oppose à un référendum d'indépendance, la Cour suprême saisie

Comme son prédécesseur, Boris Johnson, Liz Truss estime «qu'il ne devrait pas y avoir d'autre référendum avant la prochaine génération». [Oli SCARFF / AFP]

La Première ministre écossaise a saisi la Cour suprême britannique pour obtenir le droit d'organiser un référendum d'indépendance sans l'accord de Liz Truss, qui s'y oppose.

Liz Truss a été claire : elle «n'autorisera pas» de référendum concernant l'indépendance de l'Ecosse. Une opposition franche qui ne semble pas impressionner Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise. Cette dernière a saisi la Cour suprême britannique afin de déterminer si le Parlement écossais a le pouvoir de légiférer sans l'accord du gouvernement britannique.

Les juges de la Cour suprême se sont penchés sur ce dossier dès ce mardi matin et doivent rendre leur décision d'ici six à huit semaines. Nicola Sturgeon leur demande l'autorisation de poser une question simple mais lourde de sens aux Ecossais : «L'Ecosse devrait-elle être un pays indépendant ?».

D'après les sondages, la population est encore très divisée sur le sujet. Pour rappel, la question avait déjà été posée en 2014 et 55% des votants avaient alors souhaité rester au sein du Royaume-Uni.

C'est sur ce premier vote que le gouvernement britannique s'appuie pour refuser un nouveau référendum à l'Ecosse. L'ancien Premier ministre, Boris Johnson, avait déjà balayé cette perspective, estimant qu'un tel vote ne peut se produire «qu'une fois par génération». Un argumentaire repris par sa successeure, Liz Truss.

Mais les indépendantistes écossais, menés par Nicola Sturgeon, sont persuadés que le Brexit a changé la donne, puisque les Ecossais s'y sont opposés à 62%. L'objectif du SNP, le parti de la Première ministre, est donc de voir l'Ecosse rejoindre l'Union européenne en tant qu'Etat indépendant.

Le «droit à l'autodétermination»

Lundi, lors du congrès de son parti indépendantiste, Nicola Sturgeon a fustigé la posture de l'exécutif à Londres, jugeant que «si Westminster avait le moindre respect pour la démocratie écossaise, ce passage devant la Cour (suprême) ne serait pas nécessaire».

«La question a toujours été vouée à finir devant les tribunaux, tôt ou tard - et mieux vaut tôt», a-t-elle ajouté. Avant de préciser que si la Cour suprême lui donnait raison, le référendum «consultatif» d'indépendance aurait lieu le 19 octobre 2023.

Si, au contraire, elle n'obtient pas gain de cause devant la justice, la Première ministre écossaise a prévenu qu'elle utiliserait les prochaines élections législatives, prévues en 2024, comme un «référendum de facto», en faisant campagne uniquement sur la question de l'indépendance.

Arguant que «le droit à l'autodétermination est un droit fondamental et inaliénable», son parti a justement remporté les élections locales de 2021 en promettant la tenue d'un nouveau référendum après la pandémie. Londres s'y était immédiatement opposé, soutenant que l'Ecosse ne peut pas décider de manière unilatérale d'un sujet comme celui de l'union du Royaume-Uni.

Selon Akash Paun, du groupe de réflexion Institute for Government, il est «peu probable que le tribunal donne raison au SNP». De toute façon, s'il a lieu, ce référendum ne serait que «consultatif» et Londres devrait encore donner son accord pour une indépendance de la nation écossaise. L'expert juge toutefois que ceux en faveur du maintien de l'Ecosse dans le Royaume-Uni ne devraient «pas y voir une victoire définitive».

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