Après la démission de Liz Truss, jeudi dernier, le Royaume-Uni se penche désormais sur son remplaçant. Parmi les favoris à la course au Downing Street figure l’ex-Premier ministre britannique Boris Johnson. Toutefois, le retour de «BoJo» pourrait fragmenter davantage les «Tories».
Le flou règne au sein du Parti conservateur britannique. Après 45 jours à la tête du gouvernement, Liz Truss a décidé, jeudi dernier, de jeter l’éponge en démissionnant, laissant planer le doute sur le futur économique du Royaume-Uni et sa capacité à traverser une période caractérisée par des intérêts records de la dette, une chute des ventes au détail, une confiance en berne et une inflation galopante.
Toutefois, au milieu de ce nouveau coup de théâtre, l’ex-Premier ministre Boris Johnson refait surface dans cette semaine politique rocambolesque. Un retour inespéré après sa démission, il y a trois mois en raison d’une succession de scandales, qui pourrait mettre le feu aux poudres.
Un parti déjà détruit par le retour de Boris Johnson ?
De retour à Londres ce samedi 22 octobre, après ses vacances dans les Caraïbes, celui qui divise l’opinion au sein des «Tories» (membres du Parti conservateur : ndlr) se concentre désormais sur sa candidature à la tête du gouvernement britannique. Mais le Partygate de «Bojo», qui a révélé que des fêtes avaient été organisées au 10, Downing Street en plein confinement, est encore dans tous les esprits.
La plupart des députés conservateurs ainsi qu’une grande majorité des électeurs pensaient même que Boris Johnson devait partir. Selon The Guardian, en cas de retour de l’ex-Premier ministre, beaucoup de ces mêmes députés et ex-ministres seraient furieux.
Le quotidien affirme également qu’un grand nombre d’anciens ministres refuseraient de servir ou soutenir BoJo.
Une démission avant Noël en cas de victoire ?
Si Boris Johnson parvenait à remporter ces élections, la durée de son mandat serait courte. En effet, selon les députés conservateurs et travaillistes, les enquêtes menées par la Commission des privilèges de la Chambre des communes du Royaume-Uni pour déterminer le rôle de Boris Johnson dans l’affaire du Partygate ont révélé des preuves dévastatrices.
Les séances de collecte des preuves débuteront en novembre. Par conséquent, s’il s’avère que Boris Johnson a trompé la Chambre des communes, notamment avec de faux témoignages, il pourrait être suspendu et devra donc quitter le Parti «avant Noël».
Une économie encore plus déstabilisée
Alors que le ministre des Finances Jeremy Hunt a ramené le calme en abandonnant le plan économique de Liz Truss, la politique qui sera menée par Boris Johnson marquerait un retour en arrière.
Associé personnellement à des projets d’infrastructure plutôt couteux, Boris Johnson pourrait poursuivre sa politique en remettant sur la table ses idées pour réduire les dépenses publiques s’inspirant du projet de Liz Truss.
Il est alors probable que les marchés financiers connaissent des temps très peu stables à l’avenir.
Ce samedi 22 octobre, Boris Johnson a d’ailleurs rencontré son ancien ministre des Finances Rishi Sunak, également candidat à la succession de Liz Truss. Selon le Sunday Telegraph, ils ont parlé de «candidature commune» pour éviter aux Tories une «guerre civile».