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Élections de mi-mandat aux États-Unis : des candidats LGBTQIA+ dans les 50 États pour la première fois

Les démocrates Tina Kotek (à l'image) et Maura Healey pourraient devenir les premières gouverneures lesbiennes des États de l’Oregon et du Massachussets. [Chris Pietsch/AP]

Pour la première fois dans l'histoire des États-Unis, chacun des 50 États du pays présente des candidats LGBTQ+ pour les élections de mi-mandat, qui se dérouleront le mardi 8 novembre prochain.

Le signe d’une ouverture des esprits aux Etats-Unis. Pour la première fois de l’histoire du pays, des candidats LGBTQ+ sont en lice dans chacun des 50 États pour les élections de mi-mandat qui auront lieu le mardi 8 novembre.

Au total, ce sont 678 personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans ou queers qui se présentent pour le scrutin. Ce chiffre représente une augmentation de 20 % par rapport à l’élection précédente, d’après une étude du LGBTQ Victory Fund, qui aide à financer ces campagnes.

Près de 90% de candidatures démocrates

Dans le détail, environ 90% des candidatures LGBTQ+ présentées proviennent du camp démocrate. Parmi ces dernières, Tina Kotek et Maura Healey pourraient devenir les premières gouverneures lesbiennes des Etats de l’Oregon et du Massachussets. La démocrate Becca Blint a également de grandes chances de devenir la première lesbienne de l’Etat du Vermont à être élue à la Chambre des représentants.

Annise Parker, l’ancienne maire de la ville de Houston (Texas) actuellement à la tête du LGBTQ+ Victory Fund, fait le lien entre ce nombre record de candidatures et la stigmatisation encore très présente de la communauté sur le sol américain. Les homophobes «veulent que nous restions chez nous en silence, mais leurs attaques se retournent contre eux et ont au contraire incité une nouvelle vague de leaders LGBTQ à se présenter aux élections», affirme cette dernière.

Plus de 340 lois stigmatisantes présentées

D’après l'association Human Rights Campaign (HRC), la plus grande organisation américaine de défense de la communauté LGBTQ+, plus de 340 lois stigmatisantes pour la communauté ont été présentées dans des assemblées locales à travers le pays.

En mars dernier, le gouverneur républicain Ron DeSantis, l’une des têtes d’affiche des conservateurs américains, avait notamment signé une loi nommée «Don’t say gay» («ne dites pas gay») interdisant d'enseigner des sujets liés à l'orientation sexuelle ou l'identité de genre à l'école primaire.

De nombreuses ONG redoutent que des projets de lois de ce type passent devant le Congrès américain en cas de victoire des républicains lors des élections de mi-mandat.

Les électeurs LGBTQ+ ont une croissance rapide

D’après le HRC, les personnes LGBTQ+ représentent l’un des blocs électoraux à la croissance la plus rapide, ce qui pourrait «fondamentalement remodeler le paysage électoral américain». Actuellement, un électeur américain sur dix est issu de cette communauté mais ce chiffre devrait passer à un sur sept d’ici 2030, selon les projections.

Si le nombre de candidatures LGBTQ+ est un record pour ce scrutin, laissant croire à une évolution des mentalités aux Etats-Unis, il faudra néanmoins pérenniser la dynamique dans la durée. «Des moments comme ceux-ci peuvent contribuer à un changement sociétal et institutionnel plus global (…) Le changement systémique nécessite du temps et de la volonté. Il faut donc être prudent», analyse Julia Himberg, professeure à l’université d’Etat de l’Arizona.

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