En direct
A suivre

Sommet UE-Balkans : les Européens veulent resserrer les liens face à la Russie

Le Premier ministre albanais Edi Rama accueille Emmanuel Macron à Tirana pour le sommet UE-Balkans, ce mardi 6 décembre. [AP]

Les dirigeants des pays de l'Union européenne et des Balkans occidentaux se sont réunis ce mardi à Tirana (Albanie) à l'occasion d'un sommet marqué par la guerre en Ukraine. A coup d'aides financières et de promesses d'intégration, l'UE veut s'assurer que la Bosnie, la Serbie ou encore le Kosovo restent dans son giron.

Le président du Conseil européen Charles Michel l'assure : «l'avenir de nos enfants sera plus sûr et plus prospère avec les Balkans occidentaux à l'intérieur de l'UE».

C'est en substance le message porté ce mardi par les dirigeants des pays de l'Union européenne à Tirana, en Albanie, lors de ce sommet UE-Balkans. Y participent notamment Emmanuel Macron, la présidente du conseil italien Giorgia Meloni ou encore le Premier ministre hongrois Viktor Orban, tous accueillis par le Premier ministre albanais Edi Rama.

Alors que la Chine et la Russie tentent d'exercer leur influence dans la région, les Vingt-Sept veulent s'assurer que les Balkans regardent vers l'Ouest plutôt qu'à l'Est.

«vous devez décider de quel côté vous êtes»

«Nous sommes le plus grand investisseur, nous sommes le partenaire le plus proche, c'est pourquoi la discussion porte justement sur ce point : vous devez décider de quel côté vous êtes. Du côté de la démocratie ? C'est l'Union européenne, vos amis et partenaires», a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission.

Les nations des Balkans occidentaux, coincées dans l'antichambre de l'Union européenne depuis des années, ont souvent exprimé leur frustration face à un processus d'intégration long et exigeant, récemment encore en voyant l'UE accorder rapidement le statut de candidat à l'Ukraine et à la Moldavie.

En juillet, l'UE a finalement ouvert des négociations d'adhésion avec la Macédoine du Nord et l'Albanie (candidates respectivement depuis 2005 et 2014). Ces pourparlers sont aussi en cours depuis plusieurs années avec le Monténégro et la Serbie.

lente intégration

En octobre, la Commission a recommandé d'octroyer le statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine, une décision qui reviendra au Conseil européen des 15-16 décembre.

Pour le Kosovo, en revanche, les obstacles à une candidature sont nombreux. Cette ancienne province serbe, majoritairement peuplée d'Albanais, a proclamé en 2008 son indépendance que Belgrade ne reconnaît pas. Cinq pays de l'UE ne la reconnaissent pas non plus (Espagne, Grèce, Chypre, Roumanie, Slovaquie).

A ce sujet, le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a déclaré qu'une nouvelle proposition de compromis avait été soumise lundi à Belgrade et Pristina pour tenter d'aller vers une normalisation de leurs relations.

aides européennes

Pour aider ces pays à faire face à la crise énergétique, l'UE doit confirmer un paquet d'un milliard d'euros de subventions. Elles doivent permettre d'attirer des investissements publics et privés et de mobiliser au total au moins 2,5 milliards d'euros.

Un accord a aussi été signé avec les opérateurs télécoms de la région, pour réduire les frais d'itinérance (roaming) avec l'Union européenne en 2023, en vue de les éliminer progressivement d'ici à 2027.

L'accent est aussi mis sur la coopération en matière de sécurité, et notamment de cybersécurité, face aux cyberattaques qu'ont subies ces pays.

Josep Borrell a enfin annoncé qu'une assistance militaire de 10 millions d'euros serait accordée pour la Bosnie-Herzégovine.

concertations sur l'immigration

Autre priorité, la lutte contre l'immigration irrégulière : la route des Balkans constitue le principal itinéraire migratoire vers l'UE. Le nombre des arrivées par cette voie sur les dix premiers mois de l'année a augmenté de près de 170 % par rapport à l'année précédente, ce qui a poussé la Commission à présenter un plan d'action lundi, proposant notamment le déploiement de l'agence Frontex dans ces pays pour les aider à contrôler leurs frontières.

L'UE presse les Etats des Balkans d'aligner leur politique des visas sur la sienne. La Serbie a été accusée de contribuer à une hausse des entrées de migrants indiens, tunisiens, cubains et burundais dans l'UE, ces ressortissants pouvant arriver à l'aéroport de Belgrade sans visa et ensuite poursuivre leur route vers l'Union par voie terrestre. Sous la pression européenne, le président serbe Aleksandar Vucic a finalement annoncé la fin de la dispense de visas pour les Tunisiens et les Burundais.

L'UE demande aussi à Belgrade, qui maintient des liens étroits avec la Russie, de s'aligner sur la politique de sanctions décidée par le bloc contre Moscou en réaction à la guerre en Ukraine.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités