En direct
A suivre

Aide à l'Afrique : les Etats-Unis s'engagent à verser 55 milliards de dollars sur trois ans

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, défend les intérêts des Etats-Unis dans le cadre du sommet des leaders américains et africains au département d'État à Washington. [Saul LOEB / AFP]

Les Etats-Unis ont accueilli ce mardi près d’une cinquantaine de dirigeants africains pour un sommet de trois jours. Ils ont d’ailleurs annoncé s’être engagés à verser 55 milliards de dollars (52 milliards d'euros) sur trois ans à l'Afrique.

Contrer la Chine à tout prix. Près d’une cinquantaine de dirigeants africains sont présents depuis ce mardi aux Etats-Unis dans le cadre d'un sommet prévu jusqu'à ce jeudi 15 décembre. Parmi les mesures annoncées, la Maison Blanche versera une aide de 55 milliards de dollars (un peu plus de 52 milliards d’euros) à l’Afrique sur trois ans.

S'ils ont longtemps été accusés d'ignorer l'Afrique, les Etats-Unis déroulent le tapis rouge à Washington pour des dizaines de dirigeants de ce continent, dont certains très critiqués en matière de respect des droits de l’homme. Conscients qu'ils doivent mettre les bouchées doubles face notamment à la concurrence chinoise, ce sommet est le second du genre après celui organisé il y a huit ans en 2014 sous la présidence de Barack Obama.

L'aide annoncée permettra, entres autres, de lutter contre le réchauffement climatique, faisant écho à la récente COP27 mais aussi investir dans le secteur de la santé, d’après Jake Sullivan, le conseiller présidentiel.

De plus, malgré la guerre en Ukraine et la non condamnation de la Russie par certains pays africains, les Etats-Unis ne souhaitent pas mettre «de pistolet sur la tempe» à ce sujet, a affirmé le conseiller de Joe Biden.

Une aide plus que bienvenue

L’Afrique a durant plusieurs années, bénéficié de nombreux investissements, représentant par exemple 12,6 % des investissements mondiaux dans l’industrie en 2016. Néanmoins, ces derniers se sont effondrés, selon une étude du cabinet spécialisé Trendeo, passant ainsi à 2,9 % des investissements mondiaux pour l’industrie en 2022.

Le président américain Joe Biden, dans ce contexte, plaide en faveur du rôle accru de l’Afrique sur la scène internationale, notamment en proposant un siège au Conseil de sécurité de l'ONU, et pour que l'Union africaine soit formellement représentée au G20.

Le sommet de Washington intervient dans le sillage d'une nouvelle stratégie «Afrique» dévoilée l'été dernier et annonçant une refonte de la politique des Etats-Unis en Afrique subsaharienne, pour y contrer la présence chinoise et russe. La Chine étant le premier créancier mondial des pays pauvres et en développement, investit massivement sur le continent africain, riche en ressources naturelles.

Ce qui déplait fortement à la première puissance mondiale, cherchant désormais à être «le partenaire envers lequel on se tourne en premier» en Afrique, a souligné lundi le porte-parole du département d'État, Ned Price.

Plusieurs sujets houleux à l’horizon

Cependant, outre les investissements pour le changement climatique, la sécurité alimentaire aggravée par la guerre en Ukraine ou encore les relations commerciales et la bonne gouvernance, ainsi que le rôle de la société civile, les Etats-Unis devront également traiter des différents conflits en Éthiopie et en République démocratique du Congo (RDC) précisément.

«Je peux vous assurer que les tensions dans l'est de la RDC seront au programme», a affirmé le porte-parole Ned Price, en soulignant que le chef de la diplomatie américaine était «personnellement impliqué» sur ce dossier depuis cet été.

Le M23 («Mouvement du 23 mars») cette ancienne rébellion majoritairement tutsi a repris les armes en fin d'année dernière et conquis depuis de larges portions d'un territoire du nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Désormais, c’est dans l’est de la RDC que les rebelles se déplacent, Ned Price doit donc s’entretenir avec le président congolais Félix Tshisekedi, aux prises avec la rébellion du M23.

En effet, comme la RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, les relations entre les deux pays se sont empirées, provoquant même des menaces à l’encontre de tutsi congolais d’après plusieurs témoignages. Le président rwandais Paul Kagamé doit également être à Washington.

L'Éthiopie sera aussi à l'ordre du jour en présence du Premier ministre Abiy Ahmed, un peu plus d'un mois après la signature d'un accord de paix, le 2 novembre, entre le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles tigréens, destiné à mettre fin à deux ans d'un conflit dévastateur.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités