A l’occasion de la demi-finale de la Coupe du monde de football qui oppose l’équipe de France au Maroc, ce mercredi 14 décembre au Qatar, le Jerusalem Post, un quotidien national israélien, a titré en une : «Nous sommes tous Marocains».
Un titre lourd de sens. Alors que la France et le Maroc s’affrontent ce mercredi en demi-finale de la Coupe du monde, le quotidien israélien «The Jerusalem Post» a titré en une son soutien au Maroc. Un choix éditorial important qui marque une volonté de mettre en avant le monde arabe à travers le Mondial, mais aussi dans un contexte politique de relations fraîchement retrouvées entre le Maroc et Israël.
Front page ad in the @Jerusalem_Post this morning. Seems one of our readers is a big fan of the Moroccan national team and I can understand: It has been a pleasure watching them play. Best of luck tonight. pic.twitter.com/kP2e2TK2SX
— Yaakov Katz (@yaakovkatz) December 14, 2022
donner de la visibilité au monde arabe
C’était la volonté de l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, en accueillant, pour la première fois de l’histoire, une Coupe du monde de football dans un pays arabe : donner de la visibilité et favoriser le développement du monde arabe, à travers le football, mais aussi sur un plan politique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une réussite.
Entre la victoire historique de l’Arabie Saoudite face à l’Argentine, le beau parcours de la Tunisie qui s’est arrêtée en phase de groupes malgré une victoire face à la France, mais surtout l’incroyable parcours du Maroc, qui est sorti en tête d’un «groupe de la mort» en battant le Canada, la Belgique et en faisant match nul face au vice-champion du monde croate, le monde arabe a brillé lors de ce Mondial. Et ce n’est peut-être pas fini.
Après avoir éliminé coup sur coup en huitièmes et en quarts, l’Espagne et le Portugal, deux favoris de la compétition, le Maroc s’attaque désormais à l’équipe de France, championne du monde en titre, afin de viser un rêve jusqu’alors inaccessible : atteindre une finale de Coupe du monde.
Nouvelles relations entre Israël et le Maroc
Pour célébrer l’occasion, le Jerusalem Post a titré en une de son quotidien : «We are all Moroccans». Si ce journal israélien fondé en 1932 revendique une ligne indépendante et ouvre ses colonnes à des intervenants de tous bords, il s’agit néanmoins d'un titre hautement symbolique, dans un pays qui a longtemps été «opposé» au monde arabe, notamment en raison de son conflit historique avec la Palestine.
On se souvient notamment, pour rester dans l'univers du football, des nombreux sifflets et huées qui entourent chacun des déplacements du footballeur marocain Achraf Hakimi, lorsqu’il affronte un club israélien avec son club du Paris-Saint-Germain, en raison de ses multiples prises de position en faveur de la Palestine.
Et justement, cette une intervient dans un contexte bien particulier. Après des décennies de rencontres et de coopérations cachées, et dans la foulée des accords d’Abraham signés en 2020 par Israël avec les Emirats arabes unis et Bahreïn, la normalisation diplomatique entre le Maroc et Israël a fait peau neuve, et entend bien devenir pérenne.
Dans ce contexte, ce titre est l’un des symboles des nouvelles relations entre ces deux pays et marque également une volonté de soutenir le monde arabe, dans son ensemble, qui s’est uni derrière son dernier représentant en lice dans ce Mondial : le Maroc.
