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Allemagne : une ex-secrétaire d’un camp nazi condamnée à deux ans de prison avec sursis

A la barre, Irmgard Furchner avait exprimé des regrets. [MARCUS BRANDT / POOL / AFP]

Le tribunal d’Izeheo (Allemagne) a condamné Irmgard Furchner, une ancienne secrétaire d’un camp de concentration de Stutthof, âgée aujourd’hui de 97 ans, a deux ans de prison avec sursis. Elle était accusée d'être complice de plus de 11.000 meurtres.

Une ancienne secrétaire d'un camp de concentration, âgée de 97 ans, a été condamnée mardi à deux ans de prison avec sursis dans l'un des ultimes procès sur l'époque nazie en Allemagne qui envoie un «signal important» aux derniers survivants des crimes alors commis.

Irmgard Furchner, accusée de complicité de meurtres dans plus de 10.000 cas au camp de Stutthof, dans l'actuelle Pologne, était jugée depuis septembre 2021 devant la Cour d'Itzehoe, dans le nord de l'Allemagne.

Agée au moment des faits de 18 à 19 ans, elle travaillait en tant que dactylographe et secrétaire du commandant du camp, Paul Werner Hoppe, avait une position «d'une signification essentielle» dans le système inhumain du camp, avait affirmé le 22 novembre dernier la procureure Maxi Wantzen dans ses réquisitions.

En raison de son âge au moment des faits, elle comparaissait devant une Cour spéciale pour jeunes.

Des regrets après un début de procès compliqué

Le procès avait débuté de manière rocambolesque en septembre dernier lorsque l'accusée avait pris la fuite le jour de l'ouverture des audiences. La nonagénaire ne s'était pas présentée au tribunal mais avait quitté en taxi son logement dans un foyer pour personnes âgées. Elle avait été retrouvée au bout de quelques heures.

A la barre, elle avait d’ailleurs exprimé des regrets. «Je suis désolée pour tout ce qui s’est passé. Je regrette d’avoir été à Stuffhof à ce moment-là, c’est tout ce que je peux dire», avait-elle déclaré.

Pendant le procès, plusieurs survivants ont témoigné de l'épreuve vécue dans un système inhumain destiné à les faire mourir à petit feu.

Ce verdict est pour eux «un signal important», a assuré Stefan Lode, l'avocat de trois de ces survivants résidant aux Etats-Unis.

Soixante-dix-sept ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, l'Allemagne continue de rechercher d'anciens criminels nazis encore en vie, illustrant la sévérité accrue, quoique jugée très tardive par les victimes, de sa justice.

En juin dernier, un ancien gardien du camp de concentration de Sachsenhausen, dans le nord de Berlin, âgé de 101 ans, avait été condamné à cinq ans de prison.

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