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Birmanie : le procès-fleuve d’Aung San Suu Kyi touche à sa fin

Aung San Suu Kyi est incarcérée depuis le coup d’Etat dans une prison de la capitale Naypyidaw, à proximité du palais de justice où se déroule son procès. [Handout / MYANMAR MINISTRY OF INFORMATION / AFP]

Prisonnière depuis février 2021 après le coup d’Etat en Birmanie, l’ex-prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi va connaître ce vendredi le verdict du procès à huis clos mené à son encontre depuis 18 mois. Elle risque une peine de 75 ans de prison pour cinq chefs d’accusation liés à la corruption.

La fin d’un long combat. Prisonnière depuis février 2021 et le coup d’Etat en Birmanie, l’ex-prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi va connaître ce vendredi le verdict du procès à huis clos mené à son encontre depuis 18 mois.

La junte birmane, qui a pris le pouvoir par la force en renversant le gouvernement de la femme de 77 ans, a déjà reconnu cette dernière de quatorze chefs d’accusation pour corruption, importation illégale de talkies-walkies ou encore violation des restrictions anti-Covid. L’ex-dirigeante du pays est incarcérée depuis le coup d’Etat dans une prison de la capitale Naypyidaw, à proximité du palais de justice où se déroule son procès.

Un procès sur fond de divergences politiques

Pour bon nombre d’observateurs, ce procès résonne comme un acharnement judiciaire sur fond de divergences politiques dans l’unique but d’écarter définitivement l’opposante du pouvoir.

Depuis le début de son procès, la détenue n’a été vue qu’une seule fois, via des photos prises par les médias d’Etat dans une salle d’audience vide. Elle a dû s’en remettre à ses avocats pour transmettre ses messages au monde entier et les journalistes n’ont pas eu le droit d’assister aux audiences.

Ce vendredi, la junte a d’ailleurs accusé l'ONU de vouloir «déstabiliser» le pays avec une résolution adoptée mercredi demandant la fin des violences et la libération des prisonniers politiques, dont Aung San Suu Kyi.

Aung San Suu Kyi risque 75 ans de prison

Après les dernières plaidoiries lundi, le verdict pour chacun des cinq chefs d’accusation visant Aung San Suu Kyi doit être rendu vendredi. Pour chacun d’entre eux, l’ancienne prix Nobel risque jusqu’à 15 ans de prison, soit une peine totale de 75 ans d’emprisonnement.

Les chefs d’accusation ciblent tous une suspicion de corruption liée à la location d’un hélicoptère par un ministre du gouvernement. La dirigeante est visée pour ne pas avoir respecté les règles et avoir occasionné «une perte pour l’Etat».

Il est toutefois «peu probable» que la junte porte d’autres accusations, selon Richard Horsey, conseiller principal de l’International Crisis Group. Il assure que l’armée se concentre sur les célébrations du 75e anniversaire de l’indépendance birmane vis-à-vis de la Grande-Bretagne l’an prochain et sur «les élections qu’elle devrait organiser en milieu d’année».

L’hypothèse d’une grâce est-elle envisageable ?

L’analyste Soe Myint Aung affirme qu’il y a «toujours une possibilité de grâce et de libération inattendue» à la fin de son procès. «Le régime militaire voit certainement un rôle pour Aung San Suu Kyi dans la réduction des tensions sociales et l’arrêt de la résistance armée», analyse ce dernier.

La question serait de savoir si elle accepterait ce rôle contre une grâce, elle qui a toujours lutté contre l’armée birmane. Questionné à ce sujet en juillet dernier, le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a confirmé cette hypothèse en assurant qu’il n’y a «rien d’impossible en politique».

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