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Brésil : la police militaire pointée du doigt après l'attaque des partisans de Jair Bolsonaro

Le juge Alexandre de Moraes, ici derrière le président Lula, dirige l'enquête après les événements de Brasilia. [Reuters]

Trois jours après l'assaut des partisans de Jair Bolsonaro sur les institutions du Brésil, la recherche des responsables se poursuit. Les regards sont tournés vers la police militaire, soupçonnée de complicité.

Comment des partisans de Jair Bolsonaro ont-ils pu menacer les institutions de la démocratie brésilienne aussi facilement ? C'est la question que se posent les enquêteurs après la mise à sac du Congrès, du palais présidentiel et du Tribunal suprême fédéral, ce dimanche à Brasilia.

Outre l'identité des émeutiers – 1.500 ont été interpellés et 527 incarcérés –, la justice brésilienne cherche à identifier les responsables qui ont rendu possible un tel événement, de par leur passivité ou, pire, leur complicité.

Les premiers soupçons convergent vers Ibaneis Rocha, gouverneur du District fédéral où se trouve la capitale Brasilia, et son adjoint à la sécurité, Anderson Torres. Le premier a été suspendu de ses fonctions par le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes et le second fait l'objet d'un mandat d'arrêt.

«c'est une manifestation totalement pacifique»

Ancien ministre de la Justice de Jair Bolsonaro, Anderson Torres était chargé de la police militaire du district. Mais en vacances aux Etats-Unis au moment de l'émeute, il s'était fait remplacer par son secrétaire exécutif, Fernando de Sousa Oliveira.

C'est ce dernier qui aurait envoyé, quelques minutes avant l'assaut, un message rassurant au gouverneur Ibaneis Rocha. «Les manifestants sont escortés par la police (...) et le climat est tranquille, c'est une manifestation totalement pacifique», dit-il dans cet enregistrement publié par le média Metropoles

Une déclaration surréaliste au regard des événements qui ont suivi, et qui semble confirmer une certaine connivence avec les manifestants. «On peut voir sur les images qu'ils ont été guidés (par les policiers) jusqu'à la place des Trois-Pouvoirs (...) Les forces de l'ordre du District Fédéral ont fait preuve d'incompétence, de mauvaise volonté ou de mauvaise foi», a accusé lundi le président Lula.

des policiers prenant la pose pendant l'attaque

Au moment même de l'attaque, des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montraient des policiers se prenant en photo face aux manifestants, alimentant déjà la thèse d'une police militaire complice des événements. C'est finalement une autre police, la police fédérale (équivalent du FBI américain), qui mettra fin à l'émeute.

Niant «toute collusion avec la barbarie», Anderson Torres a déclaré mardi sur Twitter qu'il allait rentrer au Brésil afin de «se présenter à la justice» et s'occuper de sa défense.

Le juge Alexandre de Moraes a par ailleurs lancé un mandat d'arrêt contre Fabio Augusto, le commandant de la police militaire à Brasilia, d'ores et déjà démis de ses fonctions. Selon certains médias, il serait déjà en détention.

«Il faut combattre avec fermeté le terrorisme, ces putschistes qui veulent instaurer un régime d'exception», a lancé ce mardi Alexandre de Moraes, alors que Lula a promis que les coupables seraient «punis».

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