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Ballon espion chinois : Pékin fustige la décision américaine de l'avoir abattu

Pour le Pentagone, il s'agissait bien d'un ballon espion chinois. [Travis Huffstetler/Handout via REUTERS]

Pékin a exprimé son «fort mécontentement» ce dimanche 5 février après que les Etats-Unis ont abattu le ballon chinois qui survolait leur sol depuis plusieurs jours, et a dit se «réserver le droit» de répliquer.

Un climat tendu entre la Chine et les Etats-Unis. Le ministère chinois des Affaires étrangères a réagi ce dimanche à l’abattage du «ballon espion» par les États-Unis ce samedi. Ce dernier a donc exprimé son «fort mécontentement» et accuse Washington d'avoir «réagi de manière excessive».

Le Pentagone assure de son côté qu'il s'agissait bien d'un ballon espion. Le ballon «était utilisé par la République populaire de Chine dans une tentative de surveiller des sites stratégiques» aux Etats-Unis, a déclaré le ministre de la Défense américaine Lloyd Austin.

Juste après l'opération, le président Joe Biden a félicité les pilotes ayant mené «avec succès» cette opération délicate. Il a indiqué avoir donné l'ordre dès mercredi d'abattre «dès que possible» le ballon, mais que le Pentagone souhaitait attendre »le lieu le plus sûr pour le faire» afin d'éviter tout dégât au sol lors de la retombée d'éventuels débris.

Cette décision a également été saluée par le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Des opérations de récupération, qui pourraient impliquer des plongeurs, étaient désormais en cours. Les débris se trouvent dans des eaux peu profondes, «cela va rendre les choses assez faciles», a déclaré un haut responsable militaire.

Sur des vidéos retransmises par les chaînes de télévision samedi, le ballon semblait tomber à la verticale après un impact. Au moment d'être abattu, le ballon se trouvait à environ 18 kilomètres d'altitude et à une distance de 11 kilomètres de la côte, selon des responsables du Pentagone.

Un froid dans les relations diplomatiques 

Cette affaire a jeté un froid sur les relations entre Washington et Pékin, provoquant le report d'une visite du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Chine. Cette visite aurait été la première d'un secrétaire d'Etat américain depuis octobre 2018.

Selon des responsables du Pentagone, le ballon était entré dans l'espace aérien américain une première fois le 28 janvier au-dessus de l'Alaska, avant d'entrer au Canada le 30 janvier, puis de re-rentrer dans l'espace aérien américain au niveau de l'Idaho, dans le nord-ouest des Etats-Unis, le 31 janvier, soit mardi. Mais les Américains n'avaient appris l'existence de ce ballon que jeudi, lorsqu'il était au-dessus du Montana, qui abrite des silos de missiles nucléaires. Il s'est ensuite peu à peu dirigé vers l'est du pays.

Pékin a reconnu que l'appareil était venu de Chine, mais assuré qu'il s'agissait d'un «aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques». Celui-ci aurait «dévié de sa trajectoire», avait ajouté un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en exprimant les «regrets» de son pays pour cette violation «involontaire» de l'espace aérien américain.

Vendredi, le Pentagone avait déclaré qu'un deuxième ballon chinois avait été repéré au-dessus de l'Amérique latine. Des «ballons de surveillance chinois ont transité brièvement au-dessus des Etats-Unis au moins trois fois durant l'administration précédente, et une fois au début de cette administration de ce que nous savons, mais jamais aussi longtemps», a précisé samedi un haut responsable américain.

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