En direct
A suivre

Etats-Unis : Deux églises chrétiennes accusées de dissimulation d'abus sexuels sur mineurs

En décembre 2022, cinq femmes ont porté plainte contre l’église ICOC pour ne pas avoir empêché l’un de ses membres, David Saracino, de les agresser sexuellement alors qu'elles avaient entre 4 et 17 ans. [Kelly Sikkema/Unsplash]

Deux églises chrétiennes américaines ont été accusées de dissimulation d’abus sexuels sur des femmes et des enfants depuis des décennies, notamment à Los Angeles, après des dizaines de plaintes déposées par d’anciens adeptes depuis décembre dernier.

Les témoignages affluent au fil des mois. Deux églises chrétiennes américaines ont été accusées de dissimulation d’abus sexuels sur des femmes et des enfants depuis des décennies, notamment à Los Angeles, après des dizaines de plaintes déposées par d’anciens adeptes depuis décembre dernier.

16 plaintes, dont 10 à Los Angeles, ont été déposées depuis décembre 2022 à l’encontre de l'Église chrétienne internationale (ICC) et des Églises internationales du Christ (ICOC), selon le Los Angeles Times. Réclamant des dommages et intérêts, les plaignants ont accusé les organisations associées de créer «une culture généralisée d'acceptation de la maltraitance des enfants».

Les accusations ont souligné la couverture des abus sexuels contre des femmes et des enfants commis par leurs membres de ces dernières pour «éviter» d’alerter les services de protection de l'enfance et la police. Les faits reprochés se seraient déroulés entre 1987 et 2012 et certains des agresseurs présumés seraient toujours des dirigeants actifs au sein des églises concernées.

5 plaintes visant un membre pédophile

En décembre dernier, cinq femmes ont porté plainte contre l’église ICOC pour ne pas avoir empêché l’un de ses membres, David Saracino, de les agresser sexuellement alors qu'elles avaient entre 4 et 17 ans. Ce dernier a pu continuer ses activités pédophiles sans être inquiété jusqu’à sa condamnation en 2004 à 40 ans de prison pour le viol d’un enfant de quatre ans.

Dans un autre dossier en février dernier, un homme transgenre a affirmé avoir été agressé sexuellement dès l’âge de trois ans alors qu'il était sous la garde d'une école maternelle de l'ICOC. Il a assuré qu’il avait été retiré des cours et amené dans une autre propriété où il a été agressé, filmé et photographié alors qu'il était nu. Les faits se seraient déroulés jusqu’à la fin de son adolescence malgré plusieurs alertes données à la direction de l’église.

Selon un dossier de plainte relayé par The Guardian, un ancien membre de cette église aurait minimisé les abus sexuels commis sur deux filles mineures. «Ce qui est arrivé à vos filles n'est pas si grave», aurait lancé ce dernier à la mère de deux jeunes filles agressées sexuellement sur le terrain de l’église.

Deux nouvelles lois repoussent la prescription

Longtemps bloquées par les délais de prescription, les victimes supposées ont pu intenter des poursuites contre les différentes églises visées grâce à la promulgation de deux nouvelles lois californiennes ces derniers mois. La «Sexual Abuse and Cover-Up Accountability Act» et la «California Child Victims Act» ont permis d’allonger les délais pour engager des poursuites judiciaires dans des affaires de ce type.

Avec l’arrivée de ces deux textes de loi, la parole des victimes potentielles d’abus sexuels s’est libérée. Les avocats de la défense contre l’ICOC ont indiqué qu’ils travaillaient avec au moins 100 autres victimes présumées dans cette affaire. Ils ont également évoqué la réception d’un millier d’appels provenant d’autres personnes relatant des cas similaires.

Cofondé par l'évangéliste Kip McKean en 1979, l’ICOC compterait 5.000 membres dans la région de Los Angeles et 118.000 fidèles à travers le monde, selon son site internet. Cette dernière a nié la caractérisation de «secte» mis en avant par certains détracteurs pour caractériser son mouvement. Elle a assuré qu’elle menait une enquête interne sur toutes les allégations d’abus.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités