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Donald Trump contre Stormy Daniels : tout savoir sur l’affaire avec l’ancienne actrice X dont le procès s'ouvre ce lundi

Stephanie Clifford, connue sous le pseudonyme de Stormy Daniels, affirme avoir eu une liaison avec Donald Trump en 2006. [MANDEL NGAN, Ethan Miller / AFP / GETTY IMAGES NORTH AMERICA]

Soupçonné d'avoir acheté le silence de Stormy Daniels, ancienne actrice porno et supposée maîtresse, lors de la campagne présidentielle de 2016, Donald Trump est jugé à partir de ce lundi 15 avril à New York.

Donald Trump sera-t-il le premier ex-président des Etats-Unis à être condamné au pénal ? Ce lundi 15 avril, le procès historique de l'ancien président américain s'ouvre à New York, une première dans l'histoire du pays. L'ancien chef d'Etat et candidat à la présidentielle de 2024 est inquiété pour avoir acheté le silence de Stormy Daniels (de son vrai nom Stephanie Clifford), une actrice de films pornographiques avec laquelle il aurait eu une liaison.

La campagne de 2016 en question

L'affaire remonte à la campagne présidentielle de 2016. A l'époque, les proches de Donald Trump tentaient d'empêcher toute révélation embarrassante sur le candidat républicain, quitte à y mettre le prix. L'un de ses amis, patron du tabloïd The National Enquirer, a par exemple acheté pour 150.000 dollars (140.000 euros environ) les droits de l'histoire du mannequin Karen McDougal, qui affirme avoir eu une relation avec le milliardaire.

A la même période, Stephanie Clifford, plus connue sous son pseudonyme d'actrice Stormy Daniels, a elle aussi tenté de monnayer son aventure supposée avec Donald Trump. Affirmant avoir eu une relation avec lui en 2006, alors qu'il était déjà marié à sa femme Melania, elle a été mise en relation avec Michael Cohen, l'avocat personnel du candidat républicain.

Fin octobre 2016, celui que l'on surnomme «le pitbull» a fait signer à l'actrice un accord de confidentialité, en échange de 130.000 dollars (120.000 euros). Ce paiement a été révélé en janvier 2018 par le Wall Street Journal mais Michael Cohen et Donald Trump ont nié, ce dernier assurant même n'avoir jamais eu de relation avec Stormy Daniels.

La chute de Michael Cohen

Avant que Donald Trump ne soit lui-même inquiété, les choses se sont d'abord gâtées pour Michael Cohen. Déjà dans le viseur de l'enquête sur les ingérences de la Russie dans la présidentielle de 2016, l'avocat a fini par collaborer avec la justice. Il a plaidé coupable en août 2018 pour fraudes fiscales, bancaires et violation des lois sur le financement des campagnes électorales.

Ce faisant, «le pitbull» s'est retourné contre Donald Trump, affirmant avoir toujours agi sur ses ordres. Or, le parquet fédéral a estimé que les paiements réalisés par l'avocat pour acheter le silence de l'actrice visaient à «influencer l'élection présidentielle de 2016». Michael Cohen a été condamné à trois ans de prison en décembre 2018.

L'enquête a montré que la Trump Organization a remboursé à Michael Cohen les sommes versées à Stormy Daniels. C'est là que le bât blesse : la justice américaine considère qu'il s'agit d'un don dissimulé à la campagne du président, en violation des lois de financement électoral.

Que risque Donald Trump ?

Le fait d'avoir payé Stormy Daniels pour acheter son silence n'est pas criminel en soi. Mais, comme l'explique John Coffee, professeur de droit à l'université de Columbia et spécialiste de la criminalité financière, «ce qui est illégal, c'est de falsifier les documents commerciaux d'une entreprise».

Les remboursements versés à Michael Cohen par la Trump Organization ont en effet été «déclarés comme étant destinés à couvrir des frais juridiques». Ce que la justice américaine considère comme des fausses déclarations.

Face à la justice locale de l'Etat de New York, cette seule infraction constitue un délit. Mais «si les procureurs peuvent convaincre un jury que la falsification a eu lieu dans le but de cacher un autre crime», comme un don illégal à la campagne du candidat de 2016, «cela devient un crime, qui peut être puni jusqu'à quatre ans de prison», affirme John Coffee.

Même s'il est condamné devant la justice new-yorkaise, Donald Trump ne sera pas légalement empêché de maintenir sa candidature à la présidence des Etats-Unis pour 2024. Selon John Coffee, le Républicain fera tout pour retarder un procès, afin d'éviter l'effet potentiellement «stigmatisant» d'une condamnation. Il encourt toutefois jusqu'à quatre ans de prison pour les accusations les plus lourdes.

La défense de Donald Trump

Le procureur de l'Etat de New York pour Manhattan, Alvin Bragg, un élu démocrate, est en charge du dossier dans cette affaire. Il a par ailleurs également mené l'accusation au procès de la Trump Organization pour fraudes fiscales, qui a abouti à la première condamnation du groupe au pénal fin 2022.

Or, dans chacune des affaires qui le visent, le Républicain dénonce «une chasse aux sorcières» politique menée par des magistrats démocrates.

Ses avocats le disent victime d'une «extorsion» de la part de Stormy Daniels et mettent en doute la fiabilité de Michael Cohen, devenu le témoin clé de l'accusation et donc l'ennemi juré de Donald Trump. Pour fragiliser son témoignage, la défense insiste sur le fait que l'ancien avocat, désormais radié du barreau, avait été condamné pour avoir menti au Congrès dans l'enquête sur l'ingérence russe.

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