Un convoi diplomatique américain a été pris pour cible lundi 17 avril au Soudan, où deux généraux rivaux se livrent une guerre sanglante pour le pouvoir.
La tension monte encore d'un cran au Soudan. Alors que deux généraux s'affrontent dans un combat sanglant pour le pouvoir, un convoi diplomatique américain a été pris pour cible lundi, a révélé ce mardi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.
«Je suis en mesure de confirmer qu'un convoi diplomatique américain a essuyé des tirs» lundi au Soudan, a déclaré Antony Blinken. «Tous nos personnels sont sains et saufs» mais cet acte est «irresponsable», a-t-il ajouté devant la presse à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 au Japon.
«Cet incident fait toujours l'objet d'une enquête afin de déterminer ce qu'il s'est passé exactement. Selon des informations initiales dont nous disposons, cela est le fait de forces associées avec les FSR», c'est-à-dire les unités paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, qui s'opposent à l'armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane. Selon Antony Blinken, le convoi avait des plaques d'immatriculations bien identifiées.
appel au cessez-le-feu
Le secrétaire d'Etat américain a aussi dit s'être entretenu mardi séparément avec les deux généraux rivaux et a insisté auprès d'eux «sur l'urgence d'aboutir à un cessez-le-feu».
I spoke to both Sudanese Armed Forces Commander Burhan & Rapid Support Forces Commander Dagalo and underscored the urgent need for a ceasefire. Too many civilian lives have already been lost. Stressed the importance of ensuring the safety of diplomatic personnel and aid workers.
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) April 18, 2023
Un cessez-le-feu «permettrait de fournir l'aide humanitaire aux personnes affectées par les combats, de réunir des familles soudanaises (dispersées par les combats, ndlr) et d'assurer la sécurité des membres de la communauté internationale à Khartoum», a-t-il dit.
Dans leur communiqué commun à l'issue de leur réunion au Japon, les diplomates en chef des pays du G7 ont appelé mardi à l'arrêt «immédiat» des combats au Soudan, qu'ils ont condamnés «avec force». Une prise de position partagée par l'ONU.
l'ambassadeur de l'UE agressé
Lundi, l'Union européenne avait vivement condamné l'agression chez lui de l'ambassadeur européen au Soudan. «Il y a quelques heures, l'ambassadeur de l'UE au Soudan a été agressé dans sa résidence», a tweeté le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
A few hours ago, the EU Ambassador in #Sudan was assaulted in his own residency.
This constitues a gross violation of the Vienna Convention. Security of diplomatic premises and staff is a primary responsibility of Sudanese authorities and an obligation under international law.— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) April 17, 2023
Dénonçant «une violation flagrante» de la Convention de Vienne, il a rappelé que les autorités soudanaises avaient la responsabilité d'assurer la sécurité des installations diplomatiques et des diplomates présents dans leur pays. L'ambassadeur de l'UE, l'Irlandais Aidan O'Hara, est actuellement en sécurité.
Les affrontements au Soudan depuis samedi entre l'armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane et les forces paramilitaires de son ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit «Hemedti», ont déjà fait près de 200 morts et au moins 1.800 blessés, selon l'ONU.