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Brésil : des cratères géants menacent d'engloutir une ville d'Amazonie

Au total, 26 cratères trouent la ville de Buriticupu, aux bords de la forêt amazonienne. [NELSON ALMEIDA / AFP]

Au Brésil, Buriticupu, une bourgade de 70.000 habitants de l'Etat pauvre du Maranhao, pourrait être rayée de la carte d'ici 30 à 40 ans. En cause : des cratères géants qui menacent d'engloutir la ville.

Une ville tout entière menacée de disparition. Buriticupu, situé au nord-est du Brésil dans l'Etat pauvre du Maranhao, est criblée d'immenses trous qui peuvent atteindre 70 mètres de profondeur et se creusent un peu plus à chaque pluie. En raison du phénomène, la ville pourrait être définitivement engloutie d'ici 30 à 40 ans, selon les experts.

L'apparition de ces cratères géants est un phénomène rare dû à une érosion exceptionnelle, dont l'ampleur est liée notamment à l'urbanisation sauvage et à l'augmentation de la déforestation ces dernières années. 

Il y en à 26 à Buriticupu, connus sous le nom de «voçorocas», terme qui signifie «terre déchirée» en langue indigène tupi-guarani. Vus du ciel, ils ressemblent à des canyons qui rognent peu à peu la ville. L'érosion débute par de simples fissures dans le sol, qui se creusent au fil du temps. 

sept morts

Depuis la formation du premier cratère, il y a une vingtaine d'années, sept personnes sont mortes en tombant dans des précipices et une cinquantaine de maisons ont été englouties. Environ 300 autres sont menacées, selon la mairie de cette commune qui a connu une forte expansion urbaine à partir des années 1970.

La mairie a décrété l'état de «calamité publique» le 26 avril dernier, et espère obtenir des fonds du Maranhao et du gouvernement fédéral pour commencer prochainement des travaux de contention.

déforestation effrénée

L'érosion des sols à Buritucupu s'explique par une expansion urbaine «non planifiée, avec un système d'assainissement des eaux défectueux», explique à l'AFP Augusto Carvalho Campos, géographe de l'Université fédérale du Maranhao et auteur d'une étude sur les voçorocas.

Autre facteur aggravant : la déforestation effrénée due à l'exploitation du bois ces dernières décennies a diminué drastiquement la capacité de rétention d'eau de ce sol sableux. Selon le géographe : «il faudrait faire des travaux de contention, mais aussi replanter des arbres au bord des cratères».

Face à la peur et la colère des habitants, le maire Joao Carlos Teixeira assure que «des travaux de drainage et de consolidation des sols» vont bientôt commencer.

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