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Guerre en Ukraine : tout savoir sur la centrale de Zaporijia, au cœur des inquiétudes

Le refroidissement des réacteurs de la centrale nucléaire est vital. [Olga MALTSEVA / AFP]

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi la Russie de préparer un «attentat terroriste» à la centrale nucléaire de Zaporijia. Occupé par les troupes russes, le site est plus que jamais au centre du conflit.

la plus grande centrale nucléaire d'Europe

La centrale nucléaire de Zaporijia se trouve au sud de l'Ukraine, dans l'oblast de Zaporijia, sur le territoire de la ville d'Enerhodar. Dotée de six réacteurs et d'une capacité totale de près de 6.000 mégawatts, elle est la plus grande d'Europe.

A elle seule, la centrale de Zaporijia alimente en temps normal 4 millions de foyers, produit un cinquième de l'électricité d'Ukraine et près de la moitié de son énergie nucléaire.

Son inauguration remonte à 1985, alors que l'Ukraine faisait encore partie de l'Union soviétique. Le dernier réacteur date de lui de 1995.

occupée par les russes

La centrale est tombée aux mains de l'armée russe le 4 mars 2022, peu après le début de l'invasion russe le 24 février. Le site a été la cible de tirs et de bombardements, dont Ukrainiens et Russes s'attribuent mutuellement la responsabilité. En conséquence, la centrale a été déconnectée du réseau électrique ukrainien à plusieurs reprises depuis le début du conflit.

A l'intérieur du site, des «dégâts importants» ont été constatés en septembre 2022 par les enquêteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Les employés ukrainiens de la centrale, en sous-effectif, sont «sous pression» de l'armée russe qui contrôle la zone, pointait un rapport de l'agence.

l'europe au bord d'une «catastrophe nucléaire» ?

La centrale de Zaporijia inquiète car elle est située au centre d'une zone extrêmement stratégique pour la contre-offensive ukrainienne en direction de la Crimée. La tension est montée d'un cran le 6 juin 2023 après la destruction du barrage Kakhovka, situé sur le cours du Dniepr, dont l'eau était utilisée pour refroidir les réacteurs.

«Le monde se retrouve une fois de plus au bord d'une catastrophe nucléaire», car la centrale «a perdu sa source de refroidissement», avait déploré le conseiller à la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak. L'AIEA s'était montrée moins alarmiste, estimant qu'«il n'y a pas de danger nucléaire immédiat». Le niveau d'eau du réservoir de la centrale, qui ne cesse de diminuer depuis la destruction du barrage, inquiète toutefois les experts de l'ONU. Celui-ci est «sous le seul critique de 12,7 mètres» et ne suffit plus à alimenter «les bassins de la centrale nucléaire», a indiqué le 8 juin l'opérateur ukrainien du barrage.

Des solutions de recours existent heureusement. Un «grand bassin» de rétention situé à proximité pourra cependant prendre le relais, selon l'AIEA. «Il est actuellement rempli et permettra d'approvisionner la centrale en eau pendant plusieurs mois», a indiqué le directeur de l'agence. L'AIEA évoque aussi d'autres options, comme «l'accès à une excavation profonde dans la zone, au système de distribution en eau de la ville voisine d'Energodar ou encore l'utilisation de véhicules de pompiers pour apporter l'eau».

Le refroidissement des réacteurs est vital. «Une défaillance prolongée du refroidissement conduirait à un accident de fusion et à des rejets radioactifs dans l'environnement», souligne l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Un scénario similaire à ce qui s'était passé à Fukushima au Japon lors du séisme qui avait provoqué un tsunami en mars 2011.

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