Le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-un, est arrivé mardi 12 septembre en Russie pour une rencontre en grande pompe avec Vladimir Poutine. Selon Washington, cette entrevue intervient dans le cadre d’un possible un accord de vente d’armes pour soutenir la Russie dans la guerre en Ukraine.
Le tapis rouge a été droulé mais les détails restent, pour l’instant, très secrets. Le chef de l’état nord-coréen, Kim Jong-un, est parti dimanche soir de Pyongyang à bord d’un train blindé pour rencontrer le président russe, Vladimir Poutine, ce mardi 12 septembre. Moscou n’a pas précisé la date ni le lieu de cette entrevue mais affirme que les deux hommes doivent parler de «sujets sensibles» dans les jours à venir.
Parmi ces sujets, Washington craint que Moscou profite de cette rencontre pour s’approvisionner en armes auprès de la Corée du Nord pour ses opérations militaires en Ukraine. D’ailleurs, selon les médias officiels, Kim Jong-un se serait déplacé en compagnie de ces hauts responsables militaires parmi lesquels son chef de la défense, son ministre des Affaires étrangères et des responsables de la production d'armes et de la technologie spatiale.
un «aimable chantage diplomatique»
Washington y voit donc le signe que Vladimir Poutine «supplie» qu’on l’aide pour mener à bien la guerre en Ukraine. La rencontre aurait donc un grand enjeu pour le président Russe mais aussi pour Kim Jong-un car en échange de son aide envers Moscou, «le développement des sous-marins nucléaires et des satellites de reconnaissance de la Corée du Nord pourrait progresser à un rythme plus rapide», selon Cheong Seong-chang, chercheur à l'Institut Sejong.
«La Corée du Nord dispose des munitions dont Poutine a besoin pour sa guerre illégale en Ukraine et Moscou a les technologies sous-marines, balistiques et satellitaires qui peuvent aider Pyongyang à surmonter les défis d'ingénierie imposés par les sanctions économiques», observe Leif-Eric Easley, professeur à l'Université Ewha de Séoul.
Enfin, pour Andreï Lankov, expert de la Corée du Nord à l'université Kookmin de Séoul, un sommet Poutine-Kim fait donc partie d'un «aimable chantage diplomatique» de Moscou envers Séoul, car la Russie veut dissuader les Sud-Coréens de fournir des armes à l'Ukraine.