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Portugal : pourquoi le Premier ministre Antonio Costa a-t-il présenté sa démission ?

«Les fonctions de Premier ministre ne sont pas compatibles avec un quelconque soupçon portant sur mon intégrité». [PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP]

Le Premier ministre portugais, Antonio Costa, a présenté sa démission ce mardi 7 novembre, en raison d’un scandale de corruption qui a fortement entaché son image.

Après huit ans au pouvoir, la carrière politique du Premier ministre portugais dégringole. Éclaboussé par une affaire de corruption ayant conduit à l’inculpation de l’un de ses ministres et de son chef de cabinet, le socialiste Antonio Costa a présenté sa démission ce mardi 7 novembre.

Sa large victoire électorale du 30 janvier 2022, avec une majorité absolue, devait pourtant garantir la stabilité de son gouvernement.

«Les fonctions de Premier ministre ne sont pas compatibles avec un quelconque soupçon portant sur mon intégrité. Dans ces circonstances, j’ai présenté ma démission au président de la République», a déclaré Antonio Costa à la presse. Il revient désormais au chef de l’État de l’accepter ou non.

Des perquisitions menées dans sa résidence officielle

Selon le parquet, l’affaire porte sur des soupçons de «malversion, corruption active de titulaires de fonctions politiques et trafic d’influence», dans le cadre de l’attribution de licences d’exploration de lithium et de production d’hydrogène. Le Portugal étant le principal producteur de lithium en Europe.

Le Premier ministre ayant directement été impliqué dans l’enquête, a donc dû faire face au scandale. En effet, son nom ayant été cité par certains suspects, il a ensuite été soupçonné d’être intervenu «pour débloquer des procédures», dans le cadre de cette affaire. Cela a découlé sur une enquête «autonome» dont il fera l’objet, toujours d’après les déclarations du parquet en charge de l’affaire.

Ce mardi matin, des perquisitions ont été menées dans la résidence officielle d'Antonio Costa, ainsi que dans plusieurs domiciles, puis dans des ministères et cabinets d’avocats. Pour éviter tout «risque de fuite et de poursuite de l’activité criminelle», la justice a émis un mandat d’arrêt à l’encontre du chef de cabinet du Premier ministre, du maire de Sines ainsi que de deux administrateurs de la compagnie Start Campus, nommés dans cette affaire.

Un scandale parmi d'autres

L’Agence portugaise de l’environnement (APA), avait annoncé début septembre avoir accepté un deuxième projet, sous certaines conditions. Un premier projet de mine de lithium avait aussi obtenu, sous conditions, une autorisation de l’APA en mai dernier. Seulement, les ONG écologistes, ainsi qu’une partie de la population locale, avaient contesté ces projets miniers.

Un précédent scandale, appelé «TAPgate», du nom de la compagnie aérienne publique, avait fait beaucoup de bruit. Cette polémique avait éclaté en 2022, à la suite des révélations sur le versement d’une indemnité de départ de 500.000 euros à une administratrice de TAP. Celle-ci a ensuite pris les commandes de l’entreprise de contrôle aérien et a atterri quelques mois plus tard au poste de secrétaire d’État au Trésor.

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