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Volcan islandais : failles, éruption... Que se passe-t-il à Grindavik, devenue ville fantôme ?

La ville de Grindavik en Islande, a été évacuée en raison de l activité volcanique. [Icelandic Coast Guard/Handout via REUTERS]

Menacée par une éruption volcanique, la ville de Grindavik (Islande) a été évacuée. Une ville devenue fantôme et le témoin de l'attente de l'entrée en activité du volcan Fagradalsfjall.

Grindavik a été vidée de ses 4.000 âmes. Située dans le sud-ouest de l'Islande à 40 km de la capitale Reykjavik, la ville a été évacuée dimanche 12 novembre, après des centaines de séismes enregistrés ces derniers jours, signes précurseurs d'une éruption volcanique. Depuis, le pays retient son souffle.

L'état d'urgence avait été déclaré par les autorités islandaises dès le vendredi 10 novembre, après l'apparition d'une fissure longue de 15 kilomètres et située entre 2 à 5 km sous terre.

Une ville fantôme et un risque d'éruption

À cause d'une accumulation massive de magma sous la croûte terrestre, la chaussée et des bâtiments ont été fissurés ou abîmés, transformant la cité portuaire en ville fantôme.

Après être eux revenus chez eux lundi 12 novembre pour emporter leurs derniers effets personnels, les habitants de Grindavik sont dans l'expectative. «La probabilité d'une éruption demeure élevée», estimait ainsi l'office météorologique islandais mercredi dans son dernier bulletin.

Alors que les trois dernières éruptions volcaniques survenues en Islande - en 2021, 2022 et l'été dernier - ont eu lieu dans des zones inhabitées proches du mont Fagradalsfjall, «une éruption pourrait se produire n'importe où le long de la fissure», a expliqué à l'AFP Vidir Reynisson, responsable de la protection civile et de la gestion des situations d'urgence en Islande.

Les experts islandais sont «très inquiets pour toutes les habitations et infrastructures aux alentours», ajoute-t-il. Des sites comme le spa naturel géant du Blue Lagoon ou la centrale géothermique de Svartsengi pourraient être menacés.

Il reste toutefois peu probable que l'éruption face des victimes explique le volcanologue John Smellie à l'AFP, car la lave s'écoule «relativement lentement». Selon le spécialiste, l'éruption pourrait intervenir d'ici à quelques jours ou semaines, mais aussi «malgré tous les signes, s'atténuer et disparaître».

Une paralysie du trafic aérien peu probable

Outre les dégâts matériels, des gaz toxiques pourraient être libérés comme lors de l'éruption du volcan Laki en 1783, qui avait décimé le bétail et provoqué une famine. Phil Collins, géologue à l'Université Brunel de Londres, juge cela néanmoins «peu probable», d'autant que Sciences et Avenir rappelle que les animaux ont été évacués de la zone.

Enfin, le risque d'une paralysie du trafic aérien comme lors de l'éruption de l'Eyjafjallajokull en 2010, qui avait entraîné l'annulation de quelque 100.000 vols, ne serait pas non plus à l'ordre du jour.

En effet, la plupart des derniers tremblements de terre enregistrés étaient localisés au milieu de la fissure de magma et non pas à proximité d'eau ou de glace, ce qui aurait favorisé la dispersion dans l'atmosphère de particules de cendres fines.

«Il n'y a pas de quantité substantielle de glace» dans la zone à risque, a déclaré à l'AFP Marc Reichow, géochimiste à l'Université de Leicester, quand l'Eyjafjallajokull avait explosé à travers 200 mètres de glace. 

Si elle intervient, cette éruption devrait donc engendrer uniquement des dégâts matériels, bien que les images la ville de Grindavik dépeuplée devraient longtemps rester dans la mémoire des Islandais.

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