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Royaume-Uni : le ministre britannique de l’Immigration démissionne, Rishi Sunak fragilisé

Robert Jenrick estime que Rishi Sunak ne va pas assez loin sur le dossier de l'immigration. [Archive / Tolga AKMEN / AFP]

Ce mercredi 6 décembre, le ministre britannique de l’Immigration a annoncé sa démission du gouvernement de Rishi Sunak. En cause, un «profond désaccord» avec la politique d'envoi des migrants au Rwanda que l'aile droite des conservateurs juge insuffisamment sévère. Un départ qui fragilise un peu plus le Premier ministre.

Une nouvelle démission. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, est à nouveau fragilisé après la démission de son ministre de l’Immigration, Robert Jenrick, ce mercredi 6 décembre. Ce dernier a annoncé être en désaccord avec la politique du gouvernement. 

Robert Jenrick, partisan d'une ligne dure pour lutter contre l'arrivée illégale de migrants par la Manche, a annoncé son départ après la publication du projet de loi qui doit permettre de les envoyer au Rwanda.

Sur X, il a justifié sa décision : «Je ne peux pas rester à mon poste alors que je suis en profond désaccord avec l'orientation de la politique du gouvernement en matière d'immigration», ajoutant que le projet n’allait «pas assez loin».

Le Premier ministre lui a répondu dans une lettre que son départ était «décevant», craignant par ailleurs qu'il soit «basé sur une incompréhension fondamentale de la situation».

Cette démission fracassante intervient au moment où les conservateurs les plus à droite du parti appellent à s'affranchir des conventions internationales pour mener le projet à son terme, au risque d'entraîner un retrait de Kigali.

Un projet de loi explosif 

Le projet de loi d'urgence présenté jeudi au Parlement doit permettre «d'exclure sans ambiguïté la possibilité pour les tribunaux» de contester le fait que le Rwanda est un «pays sûr», après le revers infligé par la Cour suprême britannique le mois dernier. Les magistrats avaient bloqué ce projet par crainte pour la sécurité des migrants expulsés dans le pays africain.

Ce nouveau texte doit permettre de ne pas appliquer aux expulsions certaines sections de la loi britannique sur les droits humains, et prévoit que «les ministres conserveront la décision de se conformer ou non aux mesures de la Cour européenne des droits de l'homme».

Suella Braverman, limogée du Home office le mois dernier après avoir vertement critiqué la police londonienne, a demandé mercredi au Premier ministre de bloquer «toutes les voies» de contestation juridique à disposition des migrants. Elle a également plaidé pour que les expulsions et détentions des migrants puissent s'affranchir de la Convention européenne des droits de l'homme et «tout autre droit international».

En parallèle, le Rwanda a averti mercredi qu'il se retirerait du traité bilatéral signé la veille avec le Royaume-Uni si Londres ne respectait pas le droit international.

Le ministre des Affaires étrangères rwandais Vincent Biruta a prévenu que sans un comportement légal de la part du Royaume-Uni, le Rwanda ne serait pas en mesure de poursuivre le partenariat» sur l'immigration.

«Cela n'aurait aucun intérêt d'adopter une loi qui nous laisserait sans endroit où envoyer» ces migrants, a voulu rassurer Rishi Sunak, le gouvernement espérant voir les premiers avions décoller en avril.

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