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Chine : qui est Dong Jun, le nouveau «superviseur des armées» du pays ?

Né en 1961, Dong Jun a un temps été le directeur du département de la formation de la marine. [Anthony WALLACE / AFP]

Dong Jun, jusque-là chef de la marine chinoise, devient à compter de ce vendredi 29 décembre, ministre de la Défense, a annoncé le gouvernement. Un choix qui n'est pas anodin alors que les tensions montent avec Taïwan.

Le poste était vacant depuis octobre dernier. La Chine a désigné ce vendredi, Dong Jun, jusque-là chef de la marine, comme nouveau ministre de la Défense, mettant fin à une vacance de deux mois à ce poste stratégique après le limogeage inexpliqué de son prédécesseur.

Dong Jun a été désigné ministre de la Défense a rapporté laconiquement la télévision d'Etat, citant une décision du comité permanent de l'Assemblée nationale populaire, le Parlement chinois. La chaîne n'a donné aucun détail sur cette décision entérinée par le président chinois Xi Jinping.

Une promotion «surprise»

Né en 1961, Dong Jun a un temps été le directeur du département de la formation de la marine. Le «superviseur» des armées - terme le désignant d’après les caractères chinois - était jusqu'à présent le commandant de la marine, un poste qu'il occupait depuis août 2021. Il a été remplacé ces derniers jours par Hu Zhongming.

Si son profil de militaire correspond parfaitement au nouveau rôle qui lui incombe, Dong Jun n’était cependant pas pressenti comme prochain ministre de la Défense. Des analystes s'attendaient à ce que Liu Zhenli, un général de 59 ans et actuel chef d'état-major interarmées, le devienne. Il s'était notamment entretenu la semaine dernière avec son homologue américain, le général Charles Q. Brun Jr., lors du premier appel de haut niveau depuis plus d'un an entre militaires des deux premières puissances mondiales.

Pour rappel, Li Shangfu, fraîchement nommé en mars, n'a plus été vu en public depuis le 29 août. Le désormais ex-ministre de la Défense s'était rendu quelques semaines plus tôt en Russie et au Bélarus. Sans aucune explication, il avait été brutalement limogé en octobre. Le ministère de la Défense se refusait depuis à indiquer clairement qui assurait l'intérim à la tête de l'une des plus grandes armées au monde.

Symbole de nouvelles priorités géopolitiques

La nomination d'un nouveau ministre de la Défense intervient à deux semaines d'une élection présidentielle à Taïwan, que la Chine considère comme l'une de ses provinces.

Selon Taipei, Pékin a accru ces derniers mois la pression militaire autour de l'île à l'approche du scrutin. La Chine dit privilégier une réunification «pacifique» avec le territoire où les quelque 23 millions d'habitants sont gouvernés par un système démocratique. Mais elle n'a jamais renoncé à employer la force militaire pour y parvenir. 

La question taïwanaise est ultrasensible en Chine et les autorités adressent régulièrement des mises en garde aux Etats-Unis, premier soutien de Taipei, contre toute décision perçue comme un feu vert à une indépendance formelle. Les tensions sont par ailleurs vives ces dernières semaines avec les Philippines en mer de Chine contestée, où les accrochages entre navires des deux pays se multiplient.

La nomination de Dong Jun, issue de la marine, est «un signe que la Chine considère la mer de Chine méridionale comme une nouvelle zone prioritaire», a estimé sur X le politologue Wen-Ti Sung, expert de la région à l'Université nationale australienne. La désignation de Dong Jun intervient après un remaniement à la tête de l'unité de l'armée chinoise chargée des missiles stratégiques, notamment nucléaires.

En juillet, les autorités avaient annoncé doter cette unité d'une nouvelle direction sans expliquer ce changement.  Des médias avaient alors fait état d'une enquête pour corruption impliquant son ancien chef, qui n'a pas été vu en public pendant des semaines.

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