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«Système d'armement nucléaire sous-marin» : ce que l’on sait du test de la Corée du Nord

le 8 janvier dernier, Kim Jong-un qualifiait la Corée du Sud de «principal ennemi» [© STR / KCNA VIA KNS / AFP]

La Corée du Nord a annoncé ce vendredi avoir testé un «système d’armement nucléaire sous-marin», pour protester contre les exercices navals conjoints menés par Washington, Séoul et Tokyo en début de semaine.

Ces exercices établis par les trois pays ont «gravement menacé la sécurité» de la Corée du Nord, a déclaré le ministère nord-coréen de la Défense, dans un communiqué cité par l’agence d’État KCNA. 

Les manœuvres militaires menées par les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon en début de semaine au sud de l’île sud-coréenne de Jeju avaient été effectuées en réponse au lancement d’un missile balistique par la Corée du Nord dimanche 14 janvier dernier. Les exercices avaient impliqué neuf navires des trois pays.

La tension est palpable entre les deux Corées

En réponse à ces exercices trilatéraux, Pyongyang a procédé à «un test important de son système d’armement nucléaire sous-marin [baptisé Haeil 5-23], en développement en mer de l’Est de Corée», a expliqué le ministère nord-coréen de la Défense, faisant référence à une zone également connue sous le nom de mer du Japon. 

Les manœuvres de Washington, Séoul et Tokyo «ont constitué une cause de nouvelle déstabilisation de la situation régionale», a ajouté Pyongyang ce vendredi. Le porte-parole du ministère les a qualifiées de «menaces graves pour la sécurité» de la Corée du Nord, selon KCNA. 

Le test du système d’armement nucléaire sous-marin annoncé ce vendredi par la Corée du Nord permet «au dispositif de contre-attaque sous-marine basé sur les armes nucléaires de notre armée d’être encore renforcé», a garanti le porte-parole. Il a affirmé que les différentes réponses maritimes et sous-marines de Pyongyang allaient «continuer à dissuader les manœuvres militaires hostiles des marines des États-Unis et de leurs alliés». 

Les capacités militaires de la Corée du Nord remises en question

L’annonce de l’essai d’un sous-marin nucléaire de la part de la Corée du Nord «est un signe clair du déploiement des drones Haeil dans les flottes navales pour leur utilisation», a estimé Hong Min, l’analyste à l’Institut coréen pour l’unification nationale à Séoul.

«La déclaration du Nord illustre la position de Pyongyang selon laquelle il répondra proportionnellement aux exercices militaires du Sud, du Japon et des États-Unis», a estimé Hong Min, ajoutant que la Corée du Nord ne semblait pas essayer de «franchir la ligne afin de provoquer un conflit armé».

Anh Chan-il, un transfuge devenu chercheur qui dirige l’Institut mondial d’études sur la Corée du Nord, a indiqué à l’AFP qu’il était «difficile de déterminer les capacités exactes» des prétendus systèmes d’armes nucléaires sous-marins de Pyongyang. Il a ajouté que l’arme était «encore en phase de développement», et qu’elle n’était donc «pas encore en mesure de constituer une menace significative». 

La relation entre les deux Corées a connu de fortes détériorations ces derniers mois. Les deux parties ont aujourd’hui renoncé à des accords visant à réduire les tensions, ont renforcé la sécurité à la frontière, tout en y effectuant des exercices de tir réel. 

À la fin de l’année 2023, le numéro 1 nord-coréen, Kim Jong-un, lançait de nouvelles menaces de frappes nucléaires contre Séoul et ordonnait l’accélération des préparatifs militaires en vue d’une «guerre» pouvant être «déclenchée à tout moment» sur la péninsule. À l’occasion d’une visite de plusieurs usines de munitions le 8 janvier dernier, le dirigeant avait qualifié la Corée du Sud de «principal ennemi». Il avait notamment menacé Séoul d’entrer en guerre pour toute violation «ne serait-ce que de 0,001 mm» du territoire nord-coréen. 

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