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Otan-Russie : le risque de guerre n'a jamais été aussi élevé

Avec l’affaiblissement récente de l’Ukraine face aux forces russes qui multiplient les attaques, certaines voix s’expriment clairement sur l’exigence de se «préparer à la guerre». [REUTERS/Chingis Kondarov]

De nombreux responsables militaires européens ont tiré la sonnette d’alarme ces derniers jours, évoquant un risque accru d’une guerre avec la Russie dans les années à venir.

Faut-il s’inquiéter ? Président du comité militaire de l’Otan, ministre de la Défense en Allemagne, chef des forces armées norvégiennes… Depuis plusieurs jours, nombreux sont les responsables militaires européens à prendre la parole, en alertant sur un risque important de guerre entre l’Otan et la Russie dans les prochaines années.

Alors que la Russie et l’Ukraine poursuivent leur guerre et que l’Ukraine peine à prendre le dessus, réclamant plus d’aide de la part de ses alliés, le risque d’une guerre ouverte avec l’Otan grandit au fur et à mesure dans l’esprit de certains hauts-responsables européens.

A commencer par le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui ne cesse depuis le début de l’invasion russe, d’alerter sur la nécessité d’aider l’Ukraine, auquel cas Vladimir Poutine pourrait décider de s’attaquer à d’autres pays en Europe. Et avec l’affaiblissement récente de l’Ukraine face aux forces russes qui multiplient les attaques, certaines voix s’expriment clairement sur l’exigence de se «préparer à la guerre».

Notamment Micael Bydén, le commandant en Chef des forces armées suédoises, qui a provoqué un séisme dans le pays et divisé la population par son discours alarmant. «Il faut se préparer mentalement au niveau individuel (…) La situation est très grave, il s’agit de passer des mots et de la compréhension, à l’action», a-t-il déclaré.

«Nos experts s’attendent à un conflit d’ici cinq à huit ans (…) Nous devons être capables de faire la guerre», a même de son côté affirmé en début de semaine Boris Pistorius, ministre de la Défense allemand.

La nécessité absolue de se «préparer à la guerre»

Même pensée concernant le chef des forces armées norvégiennes, Eirik Kristoffersen, qui a estimé que «nous avons une fenêtre de peut-être un, deux ou 3 trois ans pour nous préparer (…) On ne sait pas où en sera la Russie dans trois ans». Une inquiétude qu’il fonde sur une potentielle collaboration entre la Russie, l’Iran et la Corée du Nord.  

Néanmoins, l’idée de se «préparer à la guerre» a émergé depuis déjà de longs mois. Le président de la République, Emmanuel Macron, a ainsi évoqué ces termes à plusieurs reprises par le passé, par exemple lorsqu’il annonçait le budget record que l’État allait octroyer à l’armée française.  Le chef d’état-major général britannique Sir Patrick Sanders, est également allé dans le même sens : il a récemment déclaré vouloir le «doublement» des effectifs militaires de son pays, mais aussi de rendre possible une mobilisation générale en cas de guerre. Le gouvernement a toutefois écarté ce scénario prudemment.

A noter que depuis lundi 22 janvier, l’Otan organise actuellement un exercice militaire sans précédent depuis la guerre froide, pour lequel 90.000 soldats participent, dont 20.000 militaires du Royaume-Uni. Quelque 31 pays membres de l’organisation y sont représentés. L'exercice devrait durer plusieurs mois, et se fonde sur un scénario catastrophe comme justement une guerre ouverte avec la Russie. 

Un déploiement loin d’être anodin donc, surtout quand le président du comité militaire de l’Otan lui-même, Rob Bauer affirme que «tout n’est pas prévisible (…) La paix n’est pas à prendre pour acquise. Il a ici insisté sur la possibilité – sans que le risque soit imminent - d’une future guerre avec la Russie n’est pas à prendre à la légère et qu’il faut la prendre au sérieux.

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