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Etats-Unis : les Républicains de la Chambre des Représentants inculpent le ministre chargé de l’Immigration

Alejandro Mayorkas est devenu la cible des Républicains du Congrès Alejandro Mayorkas est devenu la cible des Républicains du Congrès [REUTERS/Kevin Lamarque]

Le secrétaire américain chargé de la Sécurité intérieure et de l’Immigration, Alejandro Mayorkas, a été mis en accusation par la Chambre des Représentants des Etats-Unis, ouvrant la voie à sa potentielle destitution.

La Chambre des Représentants des Etats-Unis, dominée de peu par les Républicains, a voté ce mardi pour la mise en accusation d’Alejandro Mayorkas, le secrétaire à la Sécurité intérieure de Joe Biden, chargé des dossiers sur l’Immigration, ouvrant la voie à sa potentielle destitution. C’est la première fois qu’un secrétaire d’Etat fait l’objet d’une telle sanction en plus de 150 ans.

Ce blâme historique a été voté par les membres de la Chambre à 214 voix contre 213. Trois élus républicains ont voté contre la ligne du parti, estimant qu'une procédure de destitution était disproportionnée, mais leur vote n’a pas suffi à faire basculer le résultat. 

La Constitution américaine permet au Congrès de destituer le président, un ministre ou un juge fédéral en cas de «trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs».

Alejandro Mayorkas est accusé par les conservateurs américains d’être à l’origine de la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Les Républicains estiment que l’administration de Joe Biden, et notamment Alejandro Mayorkas, sont responsables des flux records d’immigration à la frontière mexicaine. La gestion de la question migratoire a provoqué d’intenses débats au Congrès américain, et des tensions grandissantes entre l’administration fédérale et l’Etat du Texas, qui a tenté de gérer la crise lui-même. 

La destitution peu probable

«L'histoire ne verra pas d'un bon œil les Républicains de la Chambre des représentants pour leur acte flagrant de politique politicienne anticonstitutionnelle qui a pris pour cible un fonctionnaire honorable afin de se livrer à des jeux politiques mesquins», a déclaré le président Joe Biden dans un communiqué, défendant le travail de mon secrétaire d’Etat. «Au lieu de se livrer à des acrobaties politiques de ce genre, les Républicains qui se préoccupent réellement de la frontière devraient demander au Congrès de fournir davantage de ressources et de renforcer la sécurité à la frontière», a-t-il ajouté. 

Les Démocrates accusent notamment le camp adverse de prendre Alejandro Mayorkas comme bouc émissaire en pleine année électorale, où l’immigration s’est imposée comme un sujet majeur de la campagne. 

Cette procédure de destitution a toutefois peu de chance d’aboutir. Après le vote à majorité simple à la Chambre des Représentants, qui a donc eu lieu mardi, le Sénat devra également passer au vote. Chacun des 100 sénateurs devra voter sur chaque article de la mise en accusation, et il faudra une majorité de deux-tiers pour condamner Alejandro Mayorkas, qui sera alors destitué automatiquement et sans appel.

Cependant, le Sénat américain est aux mains des Démocrates, qui y possède une majorité des sièges, ce qui rend la destitution de Mayorkas hautement improbable. 

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