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Mort d'Alexeï Navalny : un accord pour sa libération était «en phase finale» avant sa mort, dit son équipe

Alexeï Navalny, principal opposant de Vladimir Poutine, est mort le 16 février dernier. [© DAMIR SENCAR / AFP]

L’équipe d’Alexeï Navalny a affirmé, lundi 26 février, qu’un accord pour échanger le principal opposant à Vladimir Poutine, était «en cours et dans sa phase finale» avec les autorités russes, avant sa mort en prison, le 16 février 2024.

Selon Maria Pevtchikh, une proche collaboratrice d'Alexeï Navalny, celui-ci aurait dû être échangé en compagnie de «deux citoyens américains» détenus par Moscou contre un Russe emprisonné en Allemagne. «J’ai reçu la confirmation (du fait) que les négociations étaient en cours et dans leur phase finale», a-t-elle ajouté, assurant que l’opposant «aurait dû être libéré dans les jours à venir».

Son équipe «travaillait» depuis deux ans à «sortir» Alexeï Navalny de prison «à tout prix», sur la base d’un échange d’«espions russes contre des prisonniers politiques» en Russie. Washington et Berlin étaient au courant, a poursuivi Maria Pevtchikh, déplorant toutefois qu’ils «n’aient rien fait» malgré des «promesses» initiales.

Après plusieurs mois sans avancées, l’accord «avait été remis sur la table en décembre» 2023, a encore dit Maria Pevtchikh dans une vidéo. Selon elle, Vadim Krassikov, condamné à la réclusion à perpétuité pour l’assassinat en 2019, dans un parc de Berlin, d’un ancien séparatiste tchétchène, devait être inclus dans cet échange de prisonniers. La justice allemande affirme que ce meurtre avait été directement commandité par les autorités russes, qui ont toujours nié toute implication.

«c’est le régime russe qui a tué Alexeï Navalny»

Dans ce qui semble être une réaction sur X (ex-Twitter), le chancelier allemand Olaf Scholz n’a pas évoqué ces propos, mais a de nouveau soutenu que «c’est le régime russe qui a tué Alexeï Navalny».

Interrogée par des journalistes, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a refusé de commenter les déclarations de l’équipe de l’opposant. Les Etats-Unis ont également décliné tout commentaire sur une possible implication dans des négociations pour la libération de l’opposant.

«Tout ce que je dirai sur ce sujet, c’est que nous avons réclamé pendant longtemps la libération d’Alexeï Navalny», a affirmé à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller. Il a aussi refusé de commenter les accusations selon lesquelles Alexeï Navalny aurait pu avoir été tué du fait d’un échange imminent. «Comme nous l’avons dit, nous pensons que le président russe Vladimir Poutine et le gouvernement russe sont responsables de sa mort.»

Les circonstances de la mort restent floues

Lundi 26 février, Matthew Miller a rappelé, sans en dire davantage sur le contenu des négociations, que Washington avait proposé en décembre d’échanger deux Américains : le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich, arrêté en mars 2023, ainsi qu’un ancien marine, Paul Whelan.

Les circonstances de la mort d’Alexeï Navalny le 16 février, qui a suscité une vive émotion à travers le monde, restent floues. Selon les services pénitentiaires russes, il a perdu la vie à la suite d’un soudain malaise «après une promenade». Plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis et l’Allemagne, ont accusé Vladimir Poutine d’en avoir été responsable.

A l’heure actuelle, l’équipe d’Alexeï Navalny dit encore chercher «une salle pour un adieu public en fin de semaine» à l’ancien opposant numéro un au Kremlin. Toutefois, si ses obsèques devaient être publiques, elles risqueraient de mobiliser en nombre ses partisans et d’être gênantes pour Vladimir Poutine, qui se prépare à un nouveau sacre à l’issue d’un scrutin présidentiel sans opposition, prévu pour se dérouler du 15 au 17 mars.

Après plusieurs jours d’attente, son corps a été remis à sa mère, ont annoncé samedi les proches d'Alexeï Navalny. Vladimir Poutine n’a, quant à lui, toujours pas réagi à la mort de son principal détracteur, qui avait survécu de justesse en 2020 à un empoisonnement dont il tenait déjà le chef du Kremlin pour responsable, malgré ses dénégations.

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