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Etats-Unis : Donald Trump souhaite laisser les États américains légiférer sur l'avortement

Donald Trump a réitéré sa volonté de garder des exceptions à l'interdiction d'avorter, notamment en cas de viol ou d'inceste Donald Trump a réitéré sa volonté de garder des exceptions à l'interdiction d'avorter, notamment en cas de viol ou d'inceste [REUTERS/Rebecca Cook/File Photo]

Candidat à l’élection présidentielle américaine, Donald Trump, pourtant fervent opposant à l’avortement, semble changer de position. Ce lundi, il a plaidé pour que les États soient les seuls à légiférer sur la question, tirant un trait sur le projet d'interdiction de l'IVG au niveau national.

C’est l’une des questions les plus importantes, mais également les plus délicates, autour de l’élection présidentielle américaine de novembre. L’avortement est un thème de campagne crucial, sur lequel toutes les prises de parole des candidats sont scrutées et analysées. 

Donald Trump est un fervent défenseur de l’interdiction de l’avortement aux États-Unis, et s’est de nombreuses fois félicité d’avoir participé, en nommant trois juges conservateurs à la Cour suprême pendant son mandat, à la révocation de l’arrêt Roe v. Wade en juin 2022, qui garantissait le droit fédéral à l’IVG. 

Ce lundi, il s’est toutefois montré beaucoup plus mesuré que par le passé. Alors qu’il avait laissé entendre qu’il pourrait soutenir une interdiction de l’avortement au-delà de quinze semaines de grossesse au niveau national, il a finalement rétropédalé. 

«Maintenant que nous avons l'avortement là où tout le monde le voulait d'un point de vue légal, les États détermineront par un vote ou une législation, ou peut-être les deux, ce qu'ils décideront. Et ce qu'ils décideront devra être la loi du territoire. Dans ce cas, la loi de l'État», a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur son réseau Truth Social. 

Les militants pro-vie déçus par Donald Trump

Il a par ailleurs réaffirmé son soutien à certaines exceptions à l’interdiction d’avorter, comme dans des cas de «viol, inceste, ou de danger pour la vie de la mère», a-t-il notamment détaillé dans sa vidéo. Il avait déjà dit que la récente loi en Floride interdisant l’IVG au-delà de six semaines était «une terrible erreur». 

Ces récentes positions de Donald Trump, qui a pourtant plusieurs fois, au cours de la vidéo, rappelé qu’il était dans le camp «pro-vie» et que la révocation de Roe v. Wade était une excellente chose, ont toutefois provoqué un tollé dans la frange la plus radicale des Républicains et des conservateurs américains. 

Son ancien vice-président, Mike Pence, a déclaré lundi que les déclarations de Donald Trump, et notamment de laisser le soin aux États de décider de leur législation en matière d’IVG, était une «gifle» à tous les électeurs qui l’ont soutenu en 2016 et 2020. 

La principale organisation anti-avortement du pays, Susan B. Anthony Pro-Life America, s’est dit «profondément déçue de la position du président Trump». «Les enfants à naître et leurs mères méritent des protections nationales et une défense nationale contre la brutalité de l'industrie de l'avortement», a notamment déclaré la président du groupe. Le sénateur de Caroline du Sud, Lindsey Graham, a elle aussi déclaré qu’elle n’était «respectueusement» pas d’accord avec l’ancien président, et que «le mouvement pro-vie a toujours été axé sur le bien-être de l'enfant à naître - pas sur la géographie». 

Réaction immédiate de JOe Biden

Donald Trump a rapidement répondu à ces critiques sur son réseau Truth Social. «Les gens oublient que la lutte contre Roe v. Wade visait, dès le départ, à rendre la question aux États, conformément au 10e amendement et aux droits des États. Il ne s'agissait de rien d'autre», a-t-il déclaré. 

Selon lui, l’avortement a davantage de chance d’être fortement réduit s’il est légiféré au niveau de l’État plutôt qu’au niveau fédéral, où les Démocrates mènent une lutte acharnée au Congrès pour rétablir le droit fédéral à l’IVG. 

Certains de ses adversaires politiques, à commencer par Joe Biden, s’amusent de cette position plus mesurée de Donald Trump, qui semble ainsi vouloir convaincre l’électorat républicain modéré de voter pour lui. Dans une vidéo postée sur X, en réaction à celle de Donald Trump, le président américain a déclaré : «Partout dans le pays, les femmes sont refoulées des services d’urgences, ou sont obligées de parcourir des centaines de kilomètres, ou doivent demander à un juge pour accéder aux soins de base dont elles ont désespérément besoin. C’est ça, la vision de Donald Trump pour ce pays ?»

Il a une nouvelle fois promis de restaurer l’arrêt Roe v. Wade s’il est élu en novembre prochain pour un nouveau mandat. Avec une campagne en manque de vitesse et une popularité de Donald Trump croissante, le Démocrate a fait de la lutte pour les droits reproductifs et du retour du droit à l’IVG, l’un des axes majeurs de sa campagne. 

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