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«Jour historique», «clou dans le cercueil de l’Europe»… Des réactions divergentes des dirigeants européens après l’adoption du pacte migratoire

Les députés européens ont voté ce mercredi en faveur du Pacte asile et migration Les députés européens ont voté ce mercredi en faveur du Pacte asile et migration [JOHN THYS / AFP]

Les députés européens ont voté ce mercredi pour le pacte asile et migration. Une réforme profonde de la politique migratoire européenne, saluée par certains pays européens, et décriée par d’autres.

Renforcement des contrôles aux frontières, principe de solidarité, mécanisme en cas de crise migratoire… Ce mercredi, les députés européens ont voté en faveur du Pacte asile et migration, qui prévoit une importante réforme de la politique migratoire européenne. 

Cette adoption a été saluée par de nombreux représentants, à commencer par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a affirmé qu’il s’agissait d’un «énorme pas pour l’Europe», et d’une «journée véritablement historique». 

À travers l’Europe, plusieurs chefs d’État ou de gouvernement ont également salué le vote des eurodéputés, à l’instar du chancelier allemand Olaf Scholz, qui a estimé que les nouvelles réglementations allaient permettre de «soulager enfin les pays qui sont particulièrement touchés». 

«nous reprenons en mains nos frontières»

Dimitris Kairidis, ministre grec des Migrations, a lui aussi qualifié le jour d’ «historique». «Il s'agit d'une avancée majeure et d'une étape très importante vers une gestion commune, et donc plus efficace, des défis migratoires de notre temps», a-t-il déclaré. La Grèce fait notamment face à une pression migratoire croissante, et a vu plus de 7.000 migrants arriver en janvier et en février, soit une augmentation de 184% par rapport à 2023. Depuis 2013, la Grèce a par ailleurs reçu plus de 460.000 demandes d'asile. 

En Italie, le gouvernement conservateur s’est lui aussi félicité de l’adoption de ce pacte. «Avec les autres États membres de l'UE, nous avons trouvé le meilleur compromis possible, qui prend en compte les besoins prioritaires de l'Italie», s’est félicité Matteo Piantedosi, le ministre italien de l’Intérieur. La Première ministre d’extrême droite, Giorgia Meloni, s’était engagée à réduire le nombre d’entrées de migrants sur le territoire italien, mais sa politique répressive à l’égard des navires de sauvetage caritatifs n’avait pas eu de résultats probants sur le nombre de migrants arrivant en Italie. 

La majorité présidentielle et le gouvernement français se sont également réjouis du vote des eurodéputés. «Une avancée majeure pour l’Union européenne : renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière, agir en solidarité entre États membres et mieux organiser le traitement des demandes d’asile avec comme objectif la fermeté !», a notamment partagé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur X. La tête de liste Renaissance aux élections européennes, Valérie Hayer, s’est elle aussi félicitée, affirmant : «nous reprenons en mains nos frontières». 

la Hongrie et la Pologne mécontentes

Pourtant, le nouveau pacte migratoire européen ne fait pas que des heureux. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, s’est immédiatement révolté après le vote de députés européens, affirmant que ce pacte était «un autre clou dans le cercueil de l'Union européenne». «L'unité est morte, les frontières sûres n'existent plus. La Hongrie ne cédera jamais à la frénésie migratoire de masse ! Nous avons besoin d'un changement à Bruxelles pour arrêter l’immigration !», a-t-il écrit sur le réseau social X. 

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, pourtant ancien président du Conseil européen, a affirmé que son gouvernement comptait bien «protéger» la Pologne contre le «mécanisme de relocalisation», prévu par le pacte.

En effet, l’un des principes de la nouvelle réforme est celui de la solidarité. Ainsi, si le premier pays d’entrée dans l’UE d’un migrant reste responsable de sa demande d’asile, les autres États membres doivent contribuer en prenant en charge des demandeurs d'asile (relocalisations) ou en apportant une contribution financière ou matérielle aux pays qui subissent le plus la pression migratoire. 

Si la réforme a été votée par les députés européens, elle devra encore être validée formellement par les États membres, et s'appliquera à partir de 2026. 

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