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«Deepfakes sexuels» : face au danger des IA, le Royaume-Uni veut punir les auteurs

Ce nouveau texte de loi compte sanctionner tout individu créant un deepfake pornographique sans le consentement de la personne concernée, même s'il n'a pas l'intention de partager ce contenu. [Adobe stock/Syda Productions]

Le Royaume-Uni s'attaque aux deepfakes à caractère pornographique. Un projet de loi visant à pénaliser leur création est examiné au Parlement britannique.

Alors que l'inquiétude autour des dérives de l'intelligence artificielle (IA) grandit, la création de deepfakes sexuellement explicites pourrait devenir une infraction pénale au Royaume-Uni. Mardi 16 avril, le ministère britannique de la Justice a annoncé un projet de loi en ce sens.

Pour rappel, les deepfakes sont des photos ou des vidéos modifiées, souvent grâce à l'intelligence artificielle, de manière à intégrer un visage ou même une voix comme si la personne ciblée avait réellement été prise en photo ou filmée. Ces contenus sont parfois malveillants et destinés à mettre quelqu'un en scène de manière dégradante. C'est souvent le cas des deepfakes à caractère sexuel.

En Angleterre et au Pays de Galles, le partage de deepfakes explicites sans le consentement du sujet est déjà passible de peines de prison, comme le rappelle CNN. Mais ce nouveau texte de loi vise tout individu créant une image ou une vidéo de ce genre sans le consentement de la personne concernée, même s'il n'a pas l'intention de partager ce contenu.

Le projet de loi annoncé ce mardi prévoit d'inclure les images pornographiques mais aussi les contenus présentant de la nudité, que le sujet adopte ou non un comportement érotique. Il doit être intégré par le biais d'un amendement au Criminal Justice Bill : un ensemble de lois actuellement examiné au Parlement.

«Cette nouvelle infraction envoie un message clair selon lequel la production de ce contenu est immoral, souvent misogyne et constitue un crime», a écrit dans un communiqué Laura Farris, ministre britannique en charge de la sécurité des victimes. Elle considère les deepfakes comme des exemples de «la manière dont certaines personnes cherchent à dégrader et à déshumaniser les autres» et déplore que les femmes soient souvent visées.

La chanteuse Taylor Swift ciblée

La chanteuse Taylor Swift en est un malheureux exemple puisqu'en janvier dernier son visage à été intégré, sans son consentement, à des images sexuellement explicites. Ces contenus, diffusés sur les réseaux sociaux, ont été vus des dizaines de millions de fois avant d'être enfin retirés des plates-formes.

Peu de temps après, des législateurs américains ont présenté un projet de loi civile visant, s'il est adopté, à offrir la possibilité aux victimes de poursuivre en justice ceux qui créent et partagent ces images truquées à leur insu. Une directive européenne est également à l'étude à ce sujet et conduira à des lois nationales correspondantes si les Vingt-Sept la votent.

Ce mardi, Meta, maison-mère de Facebook et d'Instagram, a également dit son intention de revoir sa manière de gérer la pornographie deepfake. Dans un communiqué, la coprésidente du conseil de surveillance de l'entreprise, Helle Thorning-Schmidt, a décrit ces contenus comme «une cause croissante de harcèlement sexiste en ligne [...] de plus en plus utilisée pour cibler, faire taire et intimider les femmes, à la fois en ligne et hors ligne».

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