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L'Argentine aura une reine... aux Pays-Bas

La princesse Maxima, avec son mari le prince héritier Willem-Alexander, futur roi des Pays-Bas, et leurs trois filles, le 23 décembre 2012 en Argentine [Francisco Ramos Mejia / AFP/Archives] La princesse Maxima, avec son mari le prince héritier Willem-Alexander, futur roi des Pays-Bas, et leurs trois filles, le 23 décembre 2012 en Argentine [Francisco Ramos Mejia / AFP/Archives]

Les Argentins, déjà fiers des exploits du roi Messi au FC Barcelone, sont dans un nuage après l'annonce du prochain couronnement de la princesse Maxima, qui deviendra à 41 ans reine des Pays-Bas en avril, même s'ils n'oublient pas que son père a été ministre sous la dictature (1976-1983).

"Je suis ravie qu'une Argentine devienne la future reine des Pays-Bas: ce que n'a pas réussi Lady Di, Maxima l'a fait", a dit à l'AFP Pamela Nisi, 27 ans, vendeuse dans une confiserie du centre de Buenos Aires. "Elle est honnête, charismatique, c'est une femme unique", a-t-elle ajouté.

La télévision argentine passe en boucle les images de Maxima Zorreguieta tout sourire, posant avec son mari le prince héritier Willem-Alexander, futur roi des Pays-Bas, et leurs trois filles, après avoir diffusé en direct lundi l'annonce par la reine Beatrix de son abdication.

Mardi, les journaux ont à nouveau publié des dizaines de photos de la future famille royale lors de sa récente visite à Villa La Angostura, petite ville paradisiaque entre lac et montagne où le frère de Maxima, Martin Zorreguieta, possède un restaurant très en vue.

Beaucoup d'Argentines considèrent Maxima l'une des leurs, spontanée, loin du protocole figé des monarchies.

"Elle a l'attitude d'une personne humble, respectueuse de l'autre, sympathique, une femme comme une autre qui aime sa famille", a dit à l'AFP Liliana Frias, employée domestique âgée de 46 ans.

Au très chic et privé lycée Northlands, à Olivos, dans la banlieue résidentielle du nord de Buenos Aires, où Maxima a fait son secondaire, on en garde un excellent souvenir.

"C'est une ancienne élève qui a fait une belle carrière après avoir fini ses études. C'est une personne aimable et aimée", a déclaré une source de l'établissement sous couvert d'anonymat.

Pour l'historien Felipe Pigna, auteur de nombreux ouvrages à succès sur les "mythes" argentins, la clé de la popularité de Maxima est dans le contraste entre sa sympathie et la rigidité des autres membres de la famille royale.

"Au sein d'une maison royale aussi hostile et amère, quelqu'un d'aussi sympathique qu'elle devient très populaire", a dit à l'AFP l'auteur d'"Evita, tranches de vie", consacré à la deuxième épouse mythique de Juan Peron, trois fois président du pays.

D'autres rappellent néanmoins le sombre passé de son père, Jorge Zorreguieta, ministre de l'Agriculture d'une dictature qui a laissé quelque 30.000 disparus, selon les organisations des droits de l'Homme.

Ce passé a empêché M. Zorreguieta d'assister au mariage de sa fille en 2002 aux Pays-Bas. Les médias néerlandais ont souligné que la famille de Maxima n'assistera pas non plus au couronnement du couple royal le 30 avril.

"Maxima est une hypocrite qui cache un père membre d'une dictature coupable d'avoir commis un génocide", a dit à l'AFP, visiblement énervée, Luciana Rubino, 23 ans, serveuse dans un restaurant du centre de la capitale.

En 2005, Zorreguieta a été accusé d'être impliqué dans l'enlèvement et la disparition de la biologue Marta Sierra, qui travaillait à l'Institut national de technologie agricole (INTI), qui dépendait du ministère de l'Agriculture, mais il n'a jamais été mis en examen.

Six ans plus tard, en 2011, il a été accusé aux Pays-Bas d'être responsable de l'enlèvement et la disparition en 1977 du médecin Samuel Slutzky.

"Elle est... néerlandaise...", a glissé avec ironie Luciana Rubino en allusion au changement de nationalité de Maxima, obligatoire pour pouvoir épouser Willem-Alexander.

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